La France va intégrer l’antisionisme à sa définition juridique de l’antisémitisme

Emmanuel Macron a annoncé mercredi 20 février 2019 que la France allait adopter dans ses textes de référence une définition de l’antisémitisme élargie à l’antisionisme, sans toutefois modifier le Code pénal, dans un discours prononcé lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à Paris.

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"La France, qui l'a endossée en décembre avec ses partenaires européens, mettra en œuvre la définition de l'antisémitisme adoptée par l'Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah" (qui intègre l'antisionisme, NDLR), a dit le chef de l'État, en martelant que "l'antisionisme est une des formes modernes de l'antisémitisme". Le président de la République, qui a déploré "une résurgence de l'antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde guerre mondiale", avait fait part de cette décision un peu plus tôt au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Le président Macron a informé le Premier ministre qu'il allait adopter la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), qui a fixé que l'antisionisme est une forme d'antisémitisme", a affirmé un communiqué du bureau de M. Netanyahu. Celui-ci a exprimé son "estime" pour cette décision, selon le communiqué.

Quelques minutes avant le discours de M. Macron, le président du Crif, Francis Kalifat, en avait fait la demande. "À l'unisson des autres pays européens, la France a voté en faveur de cette définition lors de son adoption par l'IHRA en 2016 et encore tout récemment fin 2018 dans la résolution du Conseil européen sur la lutte conte l'antisémitisme. Conformément aux recommandations du Parlement européen et du Conseil européen, plusieurs États membres l'ont déjà intégrée dans leurs propres textes de référence", avait-il dit.

Trois associations d'extrême droit dans la ligne de mire du chef de l'Etat

Emmanuel Macron a également annoncé un "audit" des établissements touchés par "la déscolarisation des enfants de confession juive" et demandé la dissolution de trois associations d'extrême droite, dont Bastion Social. "La honte doit changer de camp", a martelé le chef de l'État, ajoutant, ému : "Nous sommes chez nous. Nous tous." Cette déclaration entendait répondre au slogan "On est chez nous", largement scandé dans divers rassemblements d'extrême droite depuis plusieurs années.

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