La liste des 90 médicaments plus dangereux qu’utile selon la revue Prescrire

Motilium,Voltarène, Defitelio … la revue Prescrire dresse la liste  2018 de « cas flagrants de médicaments plus dangereux qu’utiles ».

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Le mensuel indépendant range dans cette catégorie des traitements "anciens" toujours commercialisés malgré l'arrivée de concurrents plus performants, ou "récents" et qui sont moins bons que ceux déjà sur le marché, voire carrément "inefficaces". Ces médicaments sont pourtant autorisés en France ou dans l'Union européenne (UE).

Sept médicaments ont été retirés de ce bilan par rapport à 2017, trois parce qu'ils ont été retirés du marché, quatre parce que de nouvelles données sont en cours d'analyse. Cinq médicaments ont en revanche été ajoutés. Pour mesurer leur impact, et évaluer la balance bénéfices-risques de ces médicaments, ceux-ci ont été analysés durant huit ans, de 2010 à 2017, précise "Prescrire".

Un classement par spécialité

Les médicaments sont classés par spécialité, aussi bien la cancérologie ou la cardiologie que le sevrage tabagique ou la perte de poids, en passant par la diabétologie ou les antidouleurs. Et par exemple, "aucun médicament ne permet de perdre du poids de façon durable et sans risque", ce qui rend indésirables ceux sur le marché, tranche Prescrire.

Certains sont désignés comme particulièrement dangereux, ainsi le Defitelio, antithrombotique qui "expose à des hémorragies parfois mortelles", ou des antitumoraux dont un "expose à de nombreux effets indésirables souvent graves et qui touchent de nombreuses fonctions vitales, hâtant la mort de nombreux patients". La liste complète est disponible en libre accès sur prescrire.org 

Le Voltarène est également épinglé : selon la revue, il exposerait à un surcroît d'effets indésirables cardiovasculaires. Le Motilium exposerait, lui, à "des troubles du rythme cardiaque et des morts subites", soit "des effets indésirables disproportionnés par rapport aux symptômes traités et à leur faible efficacité sur les nausées et vomissements", juge Prescrire.

Les "gammes ombrelles" dans le collimateur

Actifed, Advil, Fervex, Humex, Vicks... Certains médicaments, recouvrant plusieurs traitements très différents, sont également pointés du doigt par la revue. Prescrire,  déplore "le principe commercial" de ce qu'il appelle les "gammes ombrelles". Cela "consiste à vendre, sous un nom de marque commun, diverses spécialités contenant des substances actives différentes exposant à des dangers différents", expliquent-ils dans le numéro de février.

Ils en citent huit, dont certaines très connues grâce à la publicité : Actifed, Advil, Clarix, Doli, Fervex, Fluimucil, Humex, Vicks. "Cette stratégie marketing, fondée sur la reconnaissance d'une marque, expose à des confusions entre les médicaments et à la méconnaissance de certains risques, par exemple d'interactions médicamenteuses", selon le mensuel. "Les risques d'erreurs sont accentués par des ressemblances entre spécialités, avec mise en avant en gros et en gras de la marque", ajoutent les rédacteurs.

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