L’affaire de l’achat frauduleux du château de La Rochepot rejugée en appel    

La cour d'appel de Nancy se penche lundi 25 mars 2024 sur le rachat du château de La Rochepot, joyau de la Bourgogne viticole, un extraordinaire dossier de blanchiment et d'abus de biens sociaux.

© Château de La Rochepot/Facebook

En première instance, en 2022, sept prévenus, dont quatre Ukrainiens, avaient été entendus pour faire la lumière sur l'origine des fonds utilisés pour l'achat en 2015 de la forteresse néo-gothique du XIIe siècle. 

Devant la cour d'appel, ils ne sont plus que trois à comparaître : l'Ukrainien Dmitri Malinovsky, son ancien chauffeur devenu à partir de 2016 gérant du château, le Moldave Alexandru Arman, et l'ex-maitresse de M. Malinovsky, l'Ukrainienne Olga Kalina.

En première instance, Dmitri Malinovsky avait été condamné pour blanchiment d'argent, usage de faux, détention d'armes et travail dissimulé à 4 ans et demi d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis, ainsi qu'à 100.000 euros d'amende. Son ancienne maîtresse avait écopé de deux ans d'emprisonnement avec sursis. Relaxé du chef de travail dissimulé et de complicité de blanchiment, Alexandru Arman avait été condamné pour abus de biens sociaux à 6 mois dont 4 avec sursis ainsi qu'une interdiction de gérer pendant 5 ans.

Les artisans engagés jamais payés

Le château de La Rochepot avait été racheté en 2015 après être resté en vente durant trois ans. Un soulagement pour les 300 habitants de ce village de carte postale. Les nouveaux acquéreurs leur avaient assuré qu'ils respecteraient les lieux, condition posée par la précédente propriétaire, descendante du président de la République Sadi Carnot. Mais les nouveaux propriétaires étaient restés très discrets, jusqu'en décembre 2017, quand le quotidien local Le Bien Public a révélé que les artisans engagés pour le projet de rénovation n'avaient jamais été payés. La justice a alors été saisie.

Le château a par la suite été saisi en 2018 et vidé, au grand dam des habitants de La Rochepot qui voyaient défiler 30.000 touristes par an pour visiter la bâtisse. 

L'audience en appel devait avoir lieu en octobre dernier mais avait été renvoyée en raison d'une question prioritaire de constitutionnalité soulevée par l'une des parties, qui n'avait finalement pas été transmise.

(AFP)

Quitter la version mobile