L’ancien entraîneur de football admet les attouchements mais nie les viols sur des garçons

Le procès d’un ancien entraîneur de football accusé de viols et d’attouchements sexuels dans les années 80 sur des enfants qu’il entraînait, dont deux se sont suicidés au cours de l’instruction, s’est ouvert mercredi devant la cour d’assises du Doubs.

L'accusé, un ancien employé de l'industrie automobile âgé de 70 ans, comparaît libre pour "viols et agressions sexuelles par personne abusant de son autorité d'entraîneur de foot", sur des enfants de moins de 15 ans, dont son petit-fils.

Il lui est reproché d'avoir abusé d'enfants fragiles dans les vestiaires et les douches du club de foot de la commune de Grand-Charmont, dans l'agglomération de Sochaux-Montbéliard (Doubs). L'enquête a démarré en 2008 après les révélations faites par un ancien joueur, âgé de 8 ans au moment où les faits se seraient déroulés, dans les années 1980.

"Il me demandait de ranger les ballons à la fin de l'entraînement, il s'arrangeait pour qu'on reste seuls", a indiqué le jeune homme qui accuse de viol son ancien entraîneur, lui reprochant d'avoir "profité" de la situation d'un enfant "livré à (lui)-même" et élevé par "une mère seule".

Dix-sept personnes auraient été victimes de viols, d'attouchements ou d'exhibitions de la part du septuagénaire. Quatre jeunes hommes se sont portés partie civile, dont le petit-fils de l'accusé.  Les faits sont prescrits pour certains anciens joueurs.  L'instruction de l'affaire a été marquée par le suicide de deux autres victimes potentielles.

Sous "l'emprise psychologique forte" de l'agresseur, ces victimes vulnérables et fragiles ont longtemps eu honte, "sans oser parler" de ces abus, a déclaré le président de la cour à l'ouverture de l'audience, qui a souligné la "constance" des déclarations des victimes.

L'ancien entraîneur reconnaît une attirance pour les jeunes garçons et des attouchements, mais réfute les viols. "Je reconnais les attouchements. Oui j'ai touché, mais j'ai jamais violé un gosse", a-t-il déclaré, minimisant les faits devant des victimes effarées.

"On met les mains aux fesses et tout de suite un jeune dit qu'il a été violé. C'est facile, il y en a qui ont exagéré", dit encore l'ancien entraîneur qui admet "être plus attiré par les jeunes garçons que par les filles".   Le verdict sera rendu vendredi.

(source : AFP)

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