LBD : les caméras-piétons permettent de “responsabiliser” les policiers (Castaner)

Les caméras-piétons qui équipent depuis peu les forces de l’ordre utilisant des lanceurs de balles de défense (LBD) permettent de « responsabiliser » les policiers, a estimé ce mercredi 13 mars 2019 à Besançon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Christophe Castaner © Alexane Alfaro ©

Filmer les conditions d'intervention permet "d'établir les faits et de ne pas se contenter de quelques images volées qu'on aurait pu voir apparaître" et "de responsabiliser (...) le policier", a indiqué à la presse M. Castaner lors d'un déplacement à Besançon, où il a inauguré un commissariat dans le quartier sensible de Planoise.

"Dans ce moment-là, d'allumer la caméra, de prendre le temps peut aussi permettre de ne pas utiliser" le LBD, a-t-il ajouté, notant que "ces dernières trois, quatre semaines, il y a eu très peu de blessés liés aux tirs du LBD".

"Ce ne sont pas les manifestants, ce ne sont pas les +gilets jaunes+ qui les attaquent, ce sont des brutes qui viennent pour casser".

Samedi 2 mars, un homme a été blessé au visage à Paris en marge de la manifestation de l'acte 16 des Gilets Jaunes, "probablement" par un tir de LBD selon des sources concordantes. Face à la controverse autour du LBD, une arme non-létale tirant des balles de caoutchouc de 40 mm de diamètre accusée d'avoir causé de graves blessures et notamment d'avoir éborgné des manifestants, M. Castaner avait annoncé fin janvier que les policiers et gendarmes utilisant cette arme seraient désormais équipés d'une caméra-piéton.

"Il ne faut pas inverser la charge de la preuve", a déclaré le ministre, ajoutant : "Aujourd'hui, ce sont nos policiers, nos gendarmes, nos pompiers qui sont systématiquement attaqués. Ce ne sont pas les manifestants, ce ne sont pas les +gilets jaunes+ qui les attaquent, ce sont des brutes qui viennent pour casser".

Cinq personnes ont par ailleurs été interpellées pour "outrage et rébellion" en marge de la visite de M. Castaner, a indiqué la préfecture du Doubs.

Entre autres critiques essuyées par le LBD, le Défenseur des droits Jacques Toubon a préconisé son interdiction et a réitéré ses critiques mardi dans son rapport annuel.

Plus de 13.000 tirs de LBD ont été enregistrés depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes et 83 enquêtes liées à l'usage de cette arme sont en cours, avait indiqué la semaine dernière le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez.

(Source AFP)

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