Le cannabis récréatif fait son chemin en Suisse

Une large majorité de Suisses soutient le projet gouvernemental d’essais pilotes sur la distribution contrôlée de cannabis en vue d’une consommation récréative, selon un sondage publié jeudi par l’Office fédéral de la santé publique.

© Yurton CC0 PXB

L'objectif de ces essais, approuvés par le Conseil fédéral (gouvernement) le 31 mars, est de fournir une base scientifique aux futures décisions sur la réglementation de la consommation du cannabis à des fins non médicales.

Depuis 1951, le cannabis est classé comme stupéfiant interdit en Suisse. Le cannabis à usage médical est toutefois autorisé.

Grâce aux essais, le gouvernement entend notamment évaluer ses effets sur la santé et sur les habitudes de consommation, mais aussi mesurer son impact sur le marché local des drogues illicites ainsi que sur la protection de la jeunesse et sur la sécurité publique.

Le sondage, réalisé auprès de personnes majeures entre fin janvier et début avril, montre que deux tiers des personnes interrogées soutiennent ces essais, avec un soutien plus marqué dans les villes.

Deux tiers des personnes interrogées se disent favorables à la légalisation du cannabis, mais moyennant des mesures strictes pour la protection de la santé notamment des jeunes.

Plus de la moitié des sondés préconisent notamment, comme mesure d'accompagnement, de développer la prévention et de limiter la teneur en THC, la molécule active du cannabis, des produits cannabiques légaux.

Une petite moitié souhaite encore que la quantité maximale par achat soit fixée et que les personnes ayant une consommation problématique aient l'obligation de demander des conseils.

Pratiquement deux personnes sur trois souhaitent que l'âge minimum pour la consommation soit fixé à 18 ans.

Les essais pilotes seront encadrés de manière rigoureuse. La quantité de cannabis que les participants pourront acheter par mois sera limitée, sa revente interdite, tout comme sa consommation dans les lieux publics.

Seules les personnes majeures consommant déjà du cannabis pourront participer à l'étude, et leur état de santé sera suivi. Par ailleurs, le cannabis proposé devra répondre à des exigences élevées de qualité et être issu de culture biologique.

Lors de la présentation des essais, le gouvernement avait également souligné que "dans la mesure où les chaînes d'approvisionnement sont suivies et strictement contrôlées de la semence à la distribution des produits, le marché noir s'en trouvera court-circuité".

(AFP)

Quitter la version mobile