“Le dépistage du cancer du sein est un combat porté toute l’année”, alerte le docteur Rymzhanova-Coste

En France, près de 60.000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Si le cancer du sein chez la femme peut être influencé par plusieurs facteurs, "près de 40% des cas peuvent être évités grâce à un mode de vie sain, soit 25.000 personnes", explique le docteur Rymzhanova-Coste, médecin directeur du centre de coordination du dépistage des cancers de la région Bourgogne-Franche-Comté, situé rue Paul Bert à Besançon. Le dépistage primaire et secondaire forment alors "une complémentarité" dans la prévention du cancer du sein chez la femme. Explications. 

Dans le cadre du dépistage, le centre organise la seconde lecture des clichés jugés "sans anomalie", réalisée par les radiologues, explique le Docteur Rymzhanova-Coste, médecin directeur du centre de coordination du dépistage des cancers de la région Bourgogne-Franche-Comté. © Eric Chatelain

Depuis le 1er octobre 2023, la campagne de sensibilisation Octobre Rose rythme l'actualité des régions en France. L'occasion pour les organismes de santé régionaux de sensibiliser toutes les femmes au sein de ce même combat, celui de prévenir le cancer du sein. Selon le docteur Rymzhanova-Coste, avant le dépistage existe d'abord la prévention primaire qui se concrétise par un mode de vie sain. "Il faut éviter l'alcool, le tabac... la sédentarité et l'obésité peuvent également jouer un rôle". Des gestes qui peuvent paraître "simples", mais qui jouent un rôle essentiel au sein du développement de ce cancer.

7.522 cancers détectés depuis 2003 en Franche-Comté

Si les personnes peuvent s'orienter vers un mode de vie, elles ne peuvent en revanche, contrôler les facteurs hormonaux et environnementaux. "C'est là qu'intervient la prévention secondaire avec le dépistage" précise-t-elle. En Franche-Comté, la campagne de dépistage a été mise en place il y a 20 ans, en septembre 2003. Depuis le début, près de 7.522 cancers ont pu être détectés chez les femmes, âgées entre 50 et 74 ans. Cette prévention "secondaire" vient alors compléter la prévention primaire. Une complémentarité "essentiel" au sein de ce combat.

Tous les deux ans, le centre de coordination du dépistage des cancers de la région envoie des invitations aux "femmes concernées" par ce risque, pouvant ainsi choisir leur cabinet de radiologie en fonction de leur lieu d'habitation. "Nous joignons une liste de radiologues agréés pour lire les clichés", précise-t-elle. Les mammographies réalisées sont relues par les radiologues "dans le noir", ce que l'on appelle "la seconde lecture". Selon le médecin, cette deuxième lecture permet de récupérer 5% des cancers. "Nous constatons que les tumeurs sont moins grosses et que les traitements sont eux, moins invalidants", précise-t-elle.

Un combat porté au-delà des 74 ans...

Si le cancer du sein est la première cause de mortalité avec 12.000 décès par an selon le Ministère de la santé et de la prévention, le taux de participation au dépistage, lui, reste encore faible. En Franche-Comté, près d'une femme sur deux participe à cette campagne de dépistage. Une moyenne "encore trop éloignée" par rapport à l'objectif demandé, celui d'atteindre les 70% de participation. "Dans les pays nordiques, ce taux est largement dépassé et on le voit bien : le taux de mortalité diminue de façon significative", rapporte le docteur.

Si Octobre Rose joue un rôle majeur dans la sensibilisation du dépistage du cancer du sein, cette campagne nationale est "un combat porté tout au long de l'année", explique le médecin. "Nous formons les professionnels de santé et nous essayons d'informer au maximum les femmes de la région". Car si cette démarche est destinée aux femmes âgées entre 50 et 74 ans, le risque persiste au-delà des 75 ans et "augmente même avec l'âge". Une surveillance quotidienne et accrue est donc recommandée... pour continuer ainsi, de voir la vie en rose.

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