Le gouvernement adapte son aide aux entreprises pour faire du “sur-mesure”

© Twitter Bruno Le Maire

Le gouvernement va prolonger d'un mois le fonds de solidarité avant de passer à partir du 1er octobre au "sur-mesure", face aux inquiétudes de nombreux professionnels venus lundi faire le point à Bercy sur les aides d'urgence aux entreprises.

"Notre message est clair: nous mettons fin au +quoi qu'il en coûte+ et passons à un soutien ciblé et sur-mesure", a résumé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur Twitter.

La réunion, qui a duré un peu plus de deux heures, a réuni les secteurs toujours affectés par la crise sanitaire -- représentants du commerce, du tourisme et de l'évènementiel -- sous la houlette de Bruno Le Maire, qui avait promis aux entrepreneurs une clause de revoyure fin août. A ses côtés, ses homologues du Travail Elisabeth Borne, des PME Alain Griset et du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, et le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Devant la bonne forme de l'économie française, M. Le Maire avait sifflé la fin du "quoi qu'il en coûte" la semaine dernière, tout en promettant de continuer "à soutenir ceux qui en ont besoin".

Quant à la mise en place du pass sanitaire dans des lieux recevant du public début août, qui a refroidi de nombreux professionnels, elle "n'a pas eu d'impact sur l'activité économique du pays", a assuré le ministre de l'Economie sur la base de chiffres hebdomadaires des dépenses en carte bleue. A "une ou deux exceptions" près, comme les grands centres commerciaux, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

A l'issue de la réunion, il a annoncé une "transition" vers la suppression du fonds de solidarité pour les entreprises à la fin du mois de septembre. Soit une rallonge d'un mois, selon les mêmes modalités qu'en août (indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d'affaires) mais avec une nouvelle condition, ajoutée par Bercy afin d'éviter les "effets d'aubaine" pour ceux qui préfèrent rester fermés et toucher des aides: réaliser au minimum 15% de son chiffre d'affaires.

En revanche, pour les départements d'Outre-Mer encore soumis à des obligations de fermeture pour des raisons sanitaires, l'intégralité des dispositif est maintenu, a précisé M. Le Maire.

"Sur-mesure"

Pour son "sur-mesure", en vigueur à partir du 1er octobre, le gouvernement va s'appuyer sur un dispositif déjà existant, dit "des coûts fixes", qui permet de prendre en charge l'intégralité des charges d'un établissement.

"Il permet une indemnisation ciblée sur les entreprises qui enregistrent réellement des pertes et qui ont à supporter des coûts fixes qui sont encore trop élevés", a expliqué Bruno Le Maire.

Un traitement plus long

Une annonce accompagnée d'une mise en garde: le "sur-mesure" va engendrer un traitement des dossiers plus long, soit une indemnisation sous "quelques semaines", contre "quelques jours" pour le fonds de solidarité.

Pour les secteurs "structurellement touchés" par la crise économique liée à l'épidémie de Covid-19, Bruno Le Maire a promis des "plans d'action" définis avec les professionnels concernés: secteur de l'événementiel, des agences de voyage, ou encore de la montagne, a-t-il énuméré.

"Tout cela a une finalité: éviter toute brutalité, toute casse économique, toute casse sociale" Bruno Le Maire.

Environ 80 milliards d'euros ont été distribués sous forme d'aides par l'Etat: environ 35 milliards via le fonds de solidarité, un montant similaire pour le dispositif d'activité partielle, le reste sous forme d'exonérations ou réductions de cotisations sociales pour les PME et les indépendants qui doivent prendre fin mardi.

Le gouvernement doit répondre à des situations disparates: les représentants des cafés, restaurants, hôtels et discothèques ont affirmé vendredi que leur activité estivale avait reculé de 20% par rapport l'été 2019, et réclamaient une prolongation des aides. Mais un bon quart des restaurateurs ont connu un bel été.

Après l'annonce des mesures lundi, Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants (GNI, hôtellerie, restauration et établissements de nuit) s'est dit "satisfait": "c'est quelque chose de pragmatique". C'est "un mode de travail qui nous convient" avec une clause de revoyure début novembre, a-t-il ajouté.

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