Les anti pass-sanitaire ne désarment pas

En France près de 215.000 manifestants ont protesté contre le pass sanitaire selon les chiffres du ministère de l’Intérieur pour le 5e week-end de mobilisation. À Besançon, ils étaient entre 2.000 et 2.600 selon les sources à poursuivre cette fronde anti-pass sanitaire

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L’essentiel des lieux publics est désormais soumis au pass sanitaire. Cinéma, bars-restaurants, trains longue distance et musées… L’extension de ce dispositif doit permettre d’inciter les Français à se faire vacciner contre le Covid-19. Mais pour une frange de la population, ces nouvelles mesures ne passent pas.

Ce samedi 14 août, les opposants de tous bords au pass sanitaire ont défilé dans les rues de nombreuses villes de France, pour le cinquième samedi d’affilée.

Un total de 214 845 personnes, dont 13 900 à Paris, ont défilé contre le pass sanitaire, soit une mobilisation en baisse par rapport à samedi dernier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Aux alentours de 19 heures, les autorités recensaient 217 actions, seulement 11 interpellations et un blessé parmi les forces de l'ordre.

Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, avait recensé samedi dernier plus de 415 000 participants « minimum » en France. Il était de 384.090 pour la mobilisation du 14 août 2021.

Non à "une société de contrôle"

A Besançon, ils étaient plus de 2.000 à manifester. "Non à une société de contrôle permanent (…) Nous ne sommes pas là pour ou contre les vaccins mais bien contre le pass sanitaire, c'est cela qui nous réunit avant tout" lançait un manifestant place de la révolution.

Le cortège est traditionnellement parti de la place de la Révolution, le temps d'attendre tous les manifestants. Une vingtaine d'entre eux brandissant une pancarte "non à la dictature sanitaire" ont été pris à partie. "Dégageons les nazillons" scandaient des manifestants qui ont finalement rejoint tous ensemble la place du 8 septembre avant de se diriger vers Chamars où des policer étaient présents afin de les empêcher de rejoindre la préfecture du Doubs. La manifestation s'est terminée vers 17h15

Depuis ses débuts au cœur de l’été le mois dernier, cette mobilisation antigouvernementale bigarrée et hétéroclite n’en finit plus de grossir. Sans incident majeur jusque-là, elle attire autant familles et primo-manifestants apolitiques que soignants ou pompiers en tenue et dépasse la seule mouvance antivaccin ou complotiste.

À Lille, 2 650 manifestants, emmenés par de nombreux Gilets jaunes, ont parcouru le centre-ville ce samedi, selon la préfecture. Dans le Sud-Est de l'Hexagone, au moins 47 700 manifestants (source policière) ont défilé sans violence et malgré la chaleur de l'après-midi. Hors Paris, les cortèges les plus importants se situent dans le Sud, où Toulon, Montpellier, Nice, Marseille ou Perpignan se sont imposés comme des foyers majeurs de contestation.

Une frange de ce mouvement très divers, sans véritable tête, assume un antisémitisme décomplexé, pendant que certains centres de vaccination ou pharmacies sont traités de "collabos" et victimes d’actes de malveillance. Une enseignante sera ainsi jugée en septembre pour avoir brandi une pancarte ciblant des personnalités juives à Metz samedi dernier.

L’exécutif espère toujours convaincre les indécis pour atteindre l’objectif de 50 millions de Français ayant reçu une première injection à la fin du mois d’août, en brandissant la situation catastrophique aux Antilles comme un repoussoir. La vaccination y est trois fois plus faible qu’en métropole et la flambée épidémique provoquée par le variant Delta une "preuve par l’exemple" de l’urgence à se faire vacciner, selon le Premier ministre Jean Castex.

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