Les jardiniers de la Ville de Besançon veulent rencontrer les habitants… Pourquoi ?

Du 19 au 28 avril 2022, les agents de la ville de Besançon se déplacent dans différents quartiers afin d’expliquer l’entretien des espaces verts et de répondre aux questions des habitants. Ce lundi 25 avril, ils étaient présents en compagnie de la maire de Besançon, Anne Vignot, place des Lumières dans le quartier Clairs-Soleils.

© Valentin Loisel

Pour Fabienne Brauchli, adjointe à la maire et déléguée à la transition écologique, aux espaces verts et à la biodiversité, le but est "d'expliquer aux habitants ce que font les jardiniers et montrer ce qu'ils font comme travail ", mais aussi " d'avoir des retours, des remarques et voir ce qu'on peut faire pour tout améliorer." Cette rencontre s'inscrit aussi dans "l'un des objectifs de notre mandat, rencontrer les habitants et être plus proche d'eux".

Ce rendez-vous n'a pas eu l'effet escompté et très peu d'habitants sont venus rencontrer les agents de la ville ce lundi à 13h00 place des Lumières. "On souhaitait inviter les habitants pour discuter librement avec eux, mais ils ne sont pas là, il faudra trouver une nouvelle façon de les inviter", souligne Anne Vignot. "Les jardiniers adorent que les habitants viennent leur poser des questions : les questions que se posent les habitants, les agents se les posent aussi. J'invite tout le monde à dialoguer, c'est là qu'on trouve des choses intéressantes", ajoute la maire.

Un message à faire passer

Les jardiniers de Besançon ont également essuyé quelques critiques ces dernières années. Selon Fabienne Brauchli, ces critiques peuvent s'expliquer par "des années compliquées, déjà à cause de la pandémie où toutes les délégations étaient en première ligne et à cause de la météo épouvantable qu'on a eu notamment l'année dernière avec toute la pluie".

Ces critiques, Julie Bague, chef d'équipe du secteur Clairs-Soleils, essaye de les prendre avec beaucoup de recul, "nous on sait ce qu'on fait, ça nous passe par dessus le dos, on fait du mieux qu'on peut, mais il y aura toujours des mécontents".

La maire de Besançon ajoute que "40 personnes ont émis des avis négatifs sur le travail de la voirie et des jardiniers, on les a invités pour les rencontrer et échanger avec eux, mais personne n'est venu", déplore-t-elle.

Des disputes se sont même déjà produites. Michael Boissenin, chef de secteur Gestion EVN Est, demande "du respect de la part des habitants". Il rapporte qu'"on a déjà eu des cas d'altercations verbales ce qui n'est pas normal ! On a des équipes passionnées et efficaces, il ne faut pas mélanger politique et travail des jardiniers qui ont des directives et qui les suivent très bien."

Jean Kessedjian, responsable du bureau d'étude environnemental de Besançon nuance en admettant que l'"on a eu aussi beaucoup de messages d'encouragement et ça on en parle pas assez." 

Une nouvelle façon de faire suite aux changements climatiques, mais "un budget restreint"

"Il y a une nouvelle politique axée sur la biodiversité, cela demande plus de travail pour les jardiniers", explique Fabienne Brauchli, "on est de plus en plus en lien avec la météo, il faut s'adapter pour prendre en compte de l'environnement".

Ces changements nécessitent une nouvelle façon de faire pour les agents de la ville et pour s'adapter, de nombreuses formations sont mises en place. Elles ont pour but de permettre aux agents de "s'améliorer et d'apprendre de nouvelles techniques, par exemple dans le cadre de l'entretien des chaussées et du retrait des herbes folles, à reconnaître les plantes utiles à la pollinisation et celles qu'on peut enlever", précise Jean Kessedjian. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les agents travaillent moins : "On travaille autant qu'avant, mais différemment en faisant en sorte que la ville soit plus vivable dans les années difficiles qui sont à venir."

Alors que les agents doivent s'adapter aux changements climatiques de plus en plus fréquents tels que la sécheresse ou les fortes pluies qui les empêchent de réaliser leur travail, le nombre d'agents diminuent, souligne Jean Kessedjian. "On avait 200 agents dans les années 90, maintenant, on est environ 150 en comptant ceux des bureaux. Il n'y a pas beaucoup d'embauches, on a un budget restreint."

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