Les masques et les Pass sanitaires tombent en France

Voir le visage de ses collègues ou de sa maîtresse en entier, ne plus sortir son pass pour prendre un café au bar… l’essentiel des restrictions anti-Covid sont levées lundi sur fond d’appel à la prudence face au « rebond » de l’épidémie.

© D Poirier

Toute personne qui le désire peut accéder aux cinémas, théâtres, restaurants, foires... sans justifier d'un pass vaccinal. Ou arpenter à visage découvert les écoles et les commerces.

Dans les transports et les établissements de santé, le masque reste en revanche obligatoire. Et les entreprises peuvent toujours l'imposer à leurs employés.

"Aujourd'hui, vous n'êtes plus obligés de porter un masque, ni de présenter votre passe. Et nous l'attendions tous ! Mais aujourd'hui, comme hier, fragiles ou en présence de personnes fragiles, restez vigilants, maintenez les gestes barrières", a tweeté le ministre de la Santé Olivier Véran.

Entre soulagement et inquiétudes, tout le monde n'est pas forcément si enthousiaste, notamment dans le monde des encadrants et des personnels de l'Éducation.

Le pass "sanitaire", qui fonctionne aussi avec un test négatif au virus, est, lui, maintenu dans les établissements de santé et les Ehpad.

Si, début mars, quand ces mesures d'allègement ont été annoncées par le gouvernement, la forte et longue cinquième vague de l'épidémie redescendait clairement, ce n'est maintenant plus le cas. Ces derniers jours, le nombre de nouveaux cas positifs est même reparti à la hausse: la moyenne des sept derniers jours était dimanche de plus de 65.250, contre 50.646 une semaine auparavant.

Cette inversion de tendance reste, pour l'heure, sans effet dans les services de soins critiques, même si une hausse des hospitalisations a été enregistrée dimanche.

"Il faut encore attendre un petit peu pour voir si cette tendance se confirme mais effectivement au niveau de l'Europe, on voit la même chose", a jugé dimanche sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris. Ce membre du Conseil scientifique y voit "trois raisons": le sous-variant BA2, désormais majoritaire et "un peu plus transmissible", la "réouverture des écoles" après les vacances et "probablement un relâchement de la population".

"Rester vigilants"

Concédant qu'il y avait une "reprise des cas", Jean Castex a cependant exclu samedi de "changer de stratégie". Désormais "80% des gens" sont vaccinés et "une proportion non négligeable de la population a déjà été touchée par l'infection", a souligné Yazdan Yazdanpanah. "Cette immunité, probablement, nous protège. En tout cas en termes d'hospitalisations".

Dans ses scénarios les plus pessimistes, l'Institut Pasteur estime que le pic des contaminations "pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars", chiffre élevé mais "très inférieur au pic de janvier", selon de nouvelles modélisations publiées jeudi.

Si, après deux années de pandémie, la fin des restrictions semble accueillie avec soulagement par bien des Français, les scientifiques appellent à garder des précautions, vis-à-vis par exemple des immunodéprimés. "Il est trop tôt pour tourner la page Covid même si on en a très envie! Nous devons rester vigilants", a exhorté sur Twitter Rémi Salomon, président de la commission d'établissement de l'AP-HP (Hôpitaux de Paris).

Le gouvernement a également décidé d'ouvrir "dès à présent la quatrième dose aux plus de 80 ans" et recommande "fortement aux personnes fragiles du fait de leur âge ou de leurs pathologies de maintenir le port du masque dans les lieux clos et dans les grands rassemblements".

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