À Gray, Macron veut pénaliser les abandons pour éviter l’achat “impulsif” d’animaux

À l’occasion de la Journée mondiale des animaux, Emmanuel Macron s’est rendu ce lundi 4 octobre 2021 dans un refuge de la SPA pour chiens et chats à Gray, en Haute-Saône, à l’approche d’une présidentielle où la maltraitance animale s’invite dans le débat.

© Facebook Elysee

Le chef de l'Etat veut montrer à cette occasion, explique l'Elysée, "l'action menée en faveur des animaux de compagnie, en particulier le plan inédit de lutte contre l'abandon lancé en décembre 2020" ainsi que les 20 millions d'euros de subventions prévues par le plan d'investissement France Relance. Le refuge qu'il a visité a d'ailleurs bénéficié d'une subvention.

"Nous sommes un pays attaché au bien-être animal (…) néanmoins, nous sommes confrontés depuis de décennies au problème de l’abandon. La France détient le record d’Europe avec environ 100.000 chats et chiens abandonnés", souligne le chef de l’Etat devant la presse ce lundi.

Il entend répondre à ce problème en développant une stratégie : "changer les conditions d’achat et permettre de responsabiliser les acheteurs. La loi qui est en train d’être discuté au Parlement permettra de d’éviter l’achat impulsif en ligne, d’obtenir des engagements, éviter d’acheter un chat ou un chien comme un jouet (…) nous allons renforcer les sanctions pour être plus dissuasif".

"Ne pas opposer les mondes"

"On oppose trop souvent d'un côté les associations qui se battent pour la cause animale et de l'autre les éleveurs et chasseurs, qui sont des acteurs de la ruralité. On n'avancera qu'en réconciliant", a plaidé le président de la République.

"Nous avons fait moderniser 150 abattoirs dont 50 ont été équipés de caméras de vidéosurveillance", a-t-il poursuivi, en réponse aux associations qui reprochent au texte de ne pas prévoir de vidéosurveillance obligatoire dans tous les abattoirs.

Jeudi soir, le Sénat, dominé par LR, a voté une version très édulcorée d'une proposition de loi contre la maltraitance animale soutenue par le gouvernement.

 Interrogé sur les 2,2% réalisés par le parti animaliste aux élections européennes, il a estimé que "c'est une cause qui touche beaucoup nos compatriotes, en particulier les jeunes mais pas uniquement, car on a pris plus encore conscience que nous étions au milieu du vivant". Mais ce sujet ne doit pas générer de nouvelles "tensions", a-t-il souhaité

Il a par ailleurs annoncé un doublement des aides aux refuges, portées à 30 millions dans le plan de relance. "A un salon de l'agriculture, j'avais pris déjà un oeuf par ce que j'étais candidat - à l'époque j'étais candidat - car je m'étais engagé pour la modernisation dans le secteur des poules pondeuses pour que s'améliore la condition animale", a-t-il rappelé.

"Tout le monde est attaché à la condition animale mais en même temps nos compatriotes sont attachés à la ruralité et à des traditions", a conclu le chef de l'Etat en défense de la chasse. Quant aux chasses présidentielles, dont il avait évoqué comme candidat le rétablissement, "il n'y en a plus depuis Jacques Chirac, c'est un canard auquel il faut tordre le cou", a-t-il répondu.

La cause animale doit notamment sa visibilité croissante depuis cinq ans aux actions militantes d'associations, comme L214 et ses vidéos choc de maltraitance dans des abattoirs.

Le gouvernement a notamment décidé d'interdire la castration à vif des porcelets, à partir du 1er janvier 2022.

Tout en ménageant les chasseurs, le chef de l'Etat a régulièrement mis en scène son chien Nemo, adopté à la SPA, tandis que sa rivale Marine Le Pen s'affiche avec ses chats.

(Avec AFP)

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