Médecin du Jura décédé du Covid-19 : l’enquête pour “homicide involontaire” classée

L'enquête pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui", ouverte après le décès d'un médecin urgentiste du Jura des suites du Covid-19 en 2020, a été classé sans suite, a annoncé jeudi 7 juillet 2022 le procureur de la République de Lons-le-Saunier.

Éric Loupiac (Capture juin 2019) © DR ©

"L'enquête n'a pas établi de charge" contre le centre hospitalier de Lons-le-Saunier où exerçait l'urgentiste ou contre son équipe de direction, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville Lionel Pascal. "Par conséquent, la procédure a fait l'objet d'un classement sans suite", a-t-il ajouté.

Les investigations ont montré "qu'un protocole sanitaire avait été mis en place" par l'établissement "bien avant la contamination du Dr Loupiac", a-t-il relevé.

Il reposait notamment sur la mise en oeuvre par le personnel de gestes barrières, sur l'utilisation de moyens de protection qui étaient disponibleset utilisés au sein du service des urgences. "Le Dr Loupiac portait, lors des consultations, les équipements de protection prévus au protocole sanitaire", souligne M. Pascal.

"Ce protocole, jugé conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place par la majorité des soignants, avait évolué par la suite à mesure que les sociétés savantes progressaient dans la connaissance du Covid, des moyens de s'en protéger et que des instructions étaient données par les autorités de tutelle", selon lui.

L'épouse d'Eric Loupiac avait déposé une plainte contre X pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui". Le médecin urgentiste de 60 ans exerçait à l'hôpital de Lons-le-Saunier et était délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura.

Il est décédé le 23 avril 2020, en réanimation à Marseille où il avait voulu se faire soigner par les équipes du Pr Didier Raoult.

Son épouse estime qu'il a été contaminé par le virus sur son lieu de travail, sa famille étant confinée. Elle dénonçait lors de sa plainte des "manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital" ainsi que "l'absence de protections adéquates des soignants" qui ne disposaient pas d'un nombre suffisant de masques FFP2.

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