Mère voilée au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté : M-G Dufay se “réserve le droit de porter plainte” et souhaite rencontrer la mère de famille

Suite à l’attitude de l’élu RN qui avait pris à partie le 11 octobre une mère voilée accompagnatrice d’un groupe d’enfants, la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté Marie-Guite Dufay indique dans un communiqué de ce lundi, qu’elle souhaite faire « un signalement au procureur de la République de tous les propos tenus tout au long de la session du conseil régional. » Elle souhaite également rencontrer la mère de famille visée par l’élu RN « sans élu et sans presse ».

Marie-Guite Dufay © Alexane Alfaro

Communiqué :

"De session en session, le président du groupe du Rassemblement national au Conseil régional sème la haine. Le paroxysme a été atteint vendredi dernier en déclarant que les services de la Région sont gangrénés par l’islamisme et en contestant la présence d’une jeune mère de famille sur les bancs du public dans l’hémicycle sous prétexte vestimentaire.

 Cette attitude est étrangère aux valeurs de la République et contraire à la politique que je mène avec l’appui de la majorité régionale. Le vivre ensemble est fondé sur les principes de respect de l’autre, de laïcité et de fraternité.

 La présence à la session d’une mère de famille, accompagnatrice avec des enseignants d’un groupe d’élèves, dans le cadre d’une action portée par la politique de la Ville à Belfort, était totalement légitime. C’est ce que j’ai rappelé après le déclenchement de l’incident. Contrairement à ce qui se dit et s’écrit, elle n’était pas voilée, son visage est visible, elle portait simplement un foulard.

 Concernant les suites à donner, en tant que Présidente de l’institution régionale, j’ai décidé de faire un signalement au procureur de la République de tous les propos tenus, tout au long de cette session, dont ceux portant sur la contestation de la présence de cette jeune mère de famille. C’est à lui de dire le droit et le cas échéant d’engager les poursuites contre les auteurs de ces propos que je réprouve totalement. Par ailleurs, je me réserve le droit de porter plainte.

 Concernant ma visite sur place, à Belfort, en début de semaine, son but est de rencontrer cette mère de famille que j’ai déjà eue au téléphone, ainsi que les enseignants qui portent cette action en dehors du cadre scolaire.

 Loin de tout esprit de polémique, j’ai décidé que ce sera une rencontre privée, sans élus et sans presse. J’apporterai la bienveillance de l’institution régionale à ces personnes adultes et mineures, actrices malgré elles, de cette tourmente qui prend un caractère national. C’est à elles et elles seules de décider des suites à donner, les concernant, notamment sur le plan judiciaire."

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