Mgr Bouilleret cité comme témoin dans l’affaire d’un prêtre soupçonné d’agressions sexuelles

L’Archevêque de Besançon est cité à comparaître comme témoin devant le tribunal correctionnel d’Amiens dans une affaire présumée d’agressions sexuelles d’un prêtre entre 2002 et 2012. Les présumées victimes  reprochent à Jean-Luc Bouilleret de ne pas avoir tout fait pour empêcher les agressions de se produire alors qu’il était archevêque d’Amiens au moment des faits.

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Le prêtre de la Somme, âgé de 40 ans, comparaît depuis ce mardi 9 septembre 2014 devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour plusieurs agressions sexuelles sur mineurs. Quatre victimes, dont deux étaient âgées de moins de quinze ans au moment des faits, et les parents de deux d'entre elles se sont constitués parties civiles dans ce dossier.

Le prêtre,  qui exerçait notamment dans la paroisse de Fressenneville (Somme), est soupçonné d'avoir abusé sexuellement de ces jeunes adolescents, principalement en pratiquant des "caresses appuyées" par-dessus leurs vêtements entre 2002 et 2012. Il est soupçonné d'avoir abusé de l'autorité conférée par sa fonction afin de pratiquer ces agressions sexuelles. Il a été mis en examen en janvier 2013 après qu'une des victimes, alors jeune majeur, a déposé plainte au commissariat d'Amiens.

"Pour la grande majorité des victimes, à part l'un, c'était des caresses, avec un schéma : on invite ces jeunes garçons au cinéma et on met la main sur le sexe au-dessus des vêtements et on tente en dessous, même s'il s'en défend", a expliqué Mme Anne-Sophie Baert, avocate de trois victimes, dont deux frères et les parents de ces derniers.

"À aucun moment, le prêtre ne dit +c'est notre secret, il ne faut pas le dire+. Il était tellement sûr de l'ascendant qu'il avait sur eux qu'il savait qu'ils ne parleraient pas", ajoute Me Baert. Le prêtre a reconnu partiellement les faits devant les enquêteurs, mais les victimes attendent encore une "reconnaissance franche et nette", selon l'avocate.

"Il a reconnu les faits partiellement, tout en ayant toujours un discours très ambigu, évoquant +des actes d'amour+" et estimant que les victimes "n'étaient pas tout à fait pas consentantes", explique Mme Baert, pour qui le "souci principal" de ses clients, "c'est qu'il ne recommence pas".

 Des victimes remontées contre Jean-Luc Bouilleret

Les victimes présumées sont également "très remontées" contre l'évêque d'Amiens qui, pour Me Baert, "savait un certain nombre de choses". Ils ont le "sentiment" que l'évêque n'a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher les faits incriminés de se produire, même si, explique l'avocate, "à l'époque il n'y avait pas de dépôt de plainte, il n'y avait rien", hormis des signalements de certains faits par des parents.

Monseigneur Jean-Luc Bouilleret, aujourd'hui archevêque de Besançon, a affirmé lors de l'enquête avoir averti les autorités judiciaires. "C'est un procès d'abuseur sexuel et c'est un procès d'abuseur de confiance", résume  Jérôme Crépin, avocat d'une des victimes, qui a fait citer Mgr Bouilleret comme témoin  et  pour qui le prévenu, "invité dans les familles comme autrefois", "avait gagné la confiance des habitants".

(avec AFP)

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