Moscovici demande à la gauche d’assumer son “identité européenne”

Le commissaire européen Pierre Moscovici a enjoint à la gauche, et notamment aux candidats à la primaire, « d’assumer » leur « identité européenne » samedi, en épinglant « l’euroscepticisme bruyant » comme « l’euroscepticisme soft ».

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"Je voudrais que la gauche assume beaucoup plus son identité européenne, qu'elle soit fière de l'Europe, qu'elle soit active sur l'Europe, qu'elle soit offensive sur l'Europe", a déclaré M. Moscovici sur Europe 1. "Ce que j'observe c'est qu'il y a trop souvent deux tendances à gauche" : "une tendance à un euroscepticisme bruyant" et "totalement impuissant" et une autre à "un euroscepticisme soft", a-t-il ajouté.

L'eurosceptique "bruyant" "veut casser de la vaisselle, (....) se confronter avec les consommateurs, se confronter avec l'Allemagne", "veut refonder", a-t-il dit. Il visait ainsi l'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg qui, selon lui "ignore deux réalités": "que l'Europe est un compromis" et "le franco-allemand la base de tout".

Dans la tendance "soft", "polie", figurent ceux qui ne disent "rien de mal" et "rien de bien" non plus. À l'adresse de Manuel Valls - "Européen par essence, né à Barcelone, naturalisé français" - comme, ensuite, de Benoît Hamon, le commissaire européen, a lancé: "j'ai envie de lui dire +encore un effort+".

Sur son blog Pierre Moscovici fustige aussi les eurosceptiques.

 Il épingle notamment ceux de la tendance "soft" comme des socialistes "se disant très européens et proclamant haut et fort leur engagement indéfectible", mais à "prendre au sérieux car, sous la politesse, peut se cacher un vrai contre-projet pour l'Europe". Toujours sur Europe 1, Pierre Moscovici a salué les déclarations européennes d'Emmanuel Macron, même s'il ne se situe pas "dans l'espace de la gauche", et qui, "sur l'Europe, a bien compris" "les enjeux". "Les enjeux, c'est d'avoir une France qui soit une France leader et qui soit capable, avec l'Allemagne, aujourd'hui de relancer l'Europe, notamment de conforter la zone euro", a-t-il expliqué.

 "Il a aussi dit une chose, que j'avais dite avant lui (...), que Mme Merkel a besoin, en France, de compréhension et de soutien", a-t-il poursuivi en saluant en la chancelière "une femme courageuse qui a pris des risques" sur la question des réfugiés.

(Avec AFP)

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