Municipales: où en est-on des tractations à Besançon pour le second tour ?

En obtenant plus de 10% des suffrages, trois listes accèdent au second tour des élections municipales à Besançon : celle du maire sortant Jean-Louis Fousseret (PS PC Verts 33,63% / 12.191 voix), la liste d’union UMP Modem UDI de Jacques Grosperrin (31,64% / 11.470 voix) et enfin la liste FN  « Besançon Bleu Marine » de Philippe Mougin (11,76% / 4.263 voix) qui fera cavalier seul. Mais les deux listes qui ont obtenu plus de 5% des voix peuvent fusionner avec une liste qualifiée pour le second tour. Depuis dimanche soir, les « discussions » vont bon train avec Jean-Louis Fousseret. Et il faut faire vite, tout doit-être déposé en préfecture avant mardi soir, 18h. Voici les positions de chaque candidat.

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Pourquoi le seuil des 5 % est-il  important ?

 C'est tout d'abord la condition pour pouvoir fusionner avec une liste qualifiée pour le second tour.

Accessoirement, c'est aussi, dans les communes de plus de 1.000 habitants, le seuil à atteindre pour obtenir le remboursement des frais liés à l'impression et à l'affichage des documents de la campagne (affiches, circulaires, bulletins de vote, etc.)

Les deux listes qui peuvent prétendre à une fusion à Besançon sont orientées à gauche. Les négociations se dirigent logiquement vers le maire socialiste sortant. On imagine mal Frank Monneur, ancien conseiller municipal PS sous Jean-Louis Fousseret, négocier avec Jacques Grosperrin...

Que disent les candidats ?

Frank Monneur est issue de la majorité sortante. Suite à son éviction commune avec Didier Gendraud de la liste Fousseret, il a décidé de prendre la tête de "Besançon Génération Citoyennes" en se voulant  "en dehors des appareils politiques". 

"Notre liste citoyenne a la possibilité d’être représentée au conseil municipal afin de porter notre voix indépendante… et a évidemment un  rôle à jouer pour le second tour. Des discussions sont en cours, celles-ci sont menées sur la base de projets issus de notre programme dans l’intérêt de la ville et des Bisontins".

Frank Monneur reste muet sur les discussions qu'il entretient, même si l'on sait qu'il a eu Jean-Louis Fousseret au téléphone dimanche soir. Il doit encore discuter avec ses colistiers et s'accorder avec le maire sortant sur un nombre de places rréservées sans pour autant passer pour le fils prodigue aux yeux des Bisontins. Exercice délicat pour asseoir son indépendance vis-à-vis du maire sortant qui ne pensait pas que son "ami" Frank dépasserait les 5%.

Monneur est-il vraiment en position de force ? "En tout cas, nous ne sommes pas en position de faiblesse" a-t-il rétorqué dimanche soir. Jean-Louis Fousseret ne peut plus négliger le poids de la liste citoyenne. Reste pour lui à savoir, si en cas d'accord ou non, les 2.255 voix basculeront automatiquement en sa faveur.

"La balle est dans le camp de Jean-Louis Fousseret" a déclaré Emmanuel Girod ce lundi après-midi.  Sans les communistes qui, tout comme les verts, se sont liés au maire sortant dès le premier tour, le front de gauche veut affirmer son autonomie. "Fort" de ses 7,12% Emmanuel Girod souhaite que son parti soit représenté au sein d'un groupe autonome et indépendant et ouvertement hostile aux politiques d'austérité. "Nous revendiquons une représentation proportionnelle dans le strict respect de notre score du premier tour" soit 8 sièges. Le Front de gauche en réclame six en position éligible.

 Et que dit Jean-Louis Fousseret ?

Le maire sortant qui brigue un troisième mandat ne souhaite pas se précipiter. Il dit attendre les déclarations d'intention officielles de Frank Monneur et d'Emmanuel Girod. "Je souhaite d'abord savoir si nous sommes vraiment sur les mêmes valeurs". Il semble évident  que Jean-Louis Fousseret ne voudra pas entrer dans des tractations trop alambiquées. Il n'en a tout d'abord pas le temps puisque les listes pour le second tour doiventêtre déposées avant mardi soir en préfecture. Mais surtout, il est conscient que chacun doit trouver l'équilibre complexe dans ce type de négociation entre calcul électoral et ambition politique. 

De qui Jean-Louis Fousseret a-t-il le plus besoin ? Les voix de Frank Monneur lui sont-elle vraiment moins acquises que celles du Front de gauche ? Le maire sortant sait aussi que Girod et Monneur ont besoin de la fusion s'ils veulent exister et peser sur la politique de la ville. La réponse à cet équilibre se comptera en nombre de sièges proposés… ou pas ! Selon le maire, on devrait en savoir plus dès ce mardi matin. 

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