Nancy : dix ans requis à l’encontre du chef d’un réseau de trafic de drogue

Des peines allant jusqu'à dix ans  d'emprisonnement ont été requises mardi à l'encontre de neuf personnes dont deux femmes, jugées depuis jeudi pour trafic de stupéfiants par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy.

C'est "un dossier qui nous emmène au coeur du trafic de stupéfiants mulhousien", a commencé la procureure Coralie Coenen. Ce dossier a débuté de "façon atypique" a-t-elle rappelé, par "une étourderie" sans laquelle "je ne suis pas certaine que Karim Chaib, trafiquant de haut vol, passé jusque-là sous les radars, aurait été un jour dans un box".

"Un trafic extrêmement bien organisé"

Grâce au téléphone perdu de Karim Chaib, ramassé par un passant le 8 août 2020 et remis aux autorités, le parquet de Mulhouse a pu scruter pendant des mois ce "trafic extrêmement bien organisé" faisant transiter, chaque mois, "plusieurs centaines de kilos de cannabis et dizaines de kilos de cocaïne". Des commandes étaient passées pour des montants dépassant les 700.000 euros, et la marchandise était livrée à bord de BMW volées dans la banlieue mulhousienne.

5 à 10 ans de prison requis

Karim Chaib, considéré comme "le sommet de la pyramide", est poursuivi pour trafic de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs. "Pour ce professionnel", la procureure a demandé "une peine de professionnel" de 10 ans d'emprisonnement ferme. Elle a requis 8 ans pour le principal lieutenant de Karim Chaib, également poursuivi pour détention d'armes non autorisée, et 5 ans pour son frère,
arrêté avec des stupéfiants, du matériel de conditionnement et un pistolet Beretta à son domicile.

De la drogue toujours "dans la nature"

Des peines allant de 3 ans dont 18 mois avec sursis à 1 an, sans mandat de dépôt, ont été requises pour les autres petites mains du trafic, nourrices et compagnes, poursuivies pour stockage de produit, blanchiment et non-justification de ressources. Si "dans ce dossier on a quasi toutes les preuves", de la drogue est toujours "dans la nature", a indiqué la procureure, les lieux de stockage  n'ayant pas été trouvés par les enquêteurs.

Après les plaidoiries de la défense, le délibéré devrait intervenir mercredi.

(AFP)

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