Nièvre : 2.000 manifestants contre la fermeture d’une clinique en redressement judiciaire

Plus de 2.000 personnes ont défilé samedi après-midi à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre) pour protester contre la fermeture de la clinique de la ville, actuellement en redressement judiciaire, a-t-on appris des organisateurs et des gendarmes.

Personnels de la clinique du Nohain, habitants ou élus étaient ainsi plus nombreux que le samedi précédent, alors qu'une manifestation avait déjà rassemblé 1.500 personnes dans les rues de cette ville de 10.000 habitants. Le mouvement "monte en puissance", s'est félicitée auprès de l'AFP Christelle Sureau, déléguée CFDT, qui espère ainsi attirer l'attention d'un repreneur et alerter la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur la question.

Le tribunal de commerce de Nevers avait placé cette clinique lundi en redressement judiciaire, refusant la liquidation demandée par le groupe Kapa Santé, propriétaire de l'établissement, soupçonné par ailleurs d'avoir "appauvri" la clinique dans le cadre d'une enquête pour abus de biens sociaux. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte dès juin 2018, portant sur une "SCI (société civile immobilière) ayant acquis les murs de la structure dans des conditions dont la légalité pouvait être mise en cause", a annoncé vendredi le parquet de Nevers dans un communiqué.

"Les loyers annuels dus par la clinique à la SCI sont susceptibles d'avoir lourdement grevé les comptes" de l'établissement, qui "a rencontré depuis plusieurs années des difficultés économiques pouvant avoir été aggravées par les choix opérés par les dirigeants de Kapa Santé", selon ce communiqué.

La saisie conservatoire pénale de l'ensemble immobilier abritant l'activité de la clinique a été ordonnée mercredi par la justice.

L'Agence régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté avait suspendu mi-novembre l'activité de chirurgie de cette clinique en raison de "manquements" à la sécurité, donnant un délai de six mois à l'établissement pour remédier aux dysfonctionnements.

Le propriétaire avait alors annoncé vouloir fermer complètement la clinique. Peu après, l'ARS avait indiqué chercher une solution de reprise. L'établissement avait déjà vu sa maternité suspendue, fin 2017, en raison du manque de personnel, avant qu'elle soit définitivement fermée quelques mois plus tard, remplacée par un centre périnatal de proximité.

(AFP)

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