Parti socialiste : vers un duel Faure-Le Foll pour le poste de premier secrétaire

Olivier Faure et Stéphane Le Foll arrivés en tête des suffrages des militants socialistes à l’issue du premier tour, jeudi soir, devraient s’affronter le 29 mars 2018.  pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Dans le Doubs, Olivier Faure a récolté un peu plus de 56 % des voix.

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Selon des résultats provisoires, Olivier Faure, président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale, obtiendrait plus de 40% des voix, et l'ancien porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll arriverait deuxième. 

"Sur les résultats, après échange avec les quatre candidats, je peux vous annoncer qu'un candidat est nettement devant, c'est Olivier Faure, suivi de Stéphane Le Foll, puis d'Emmanuel Maurel et enfin Luc Carvounas", a indiqué le coordinateur du parti Rachid Temal au cours d'un point presse peu avant 1H00 dans la nuit de jeudi à vendredi, à Solférino.

Interrogé sur le maintien de M. Le Foll, alors que des rumeurs faisaient état de son possible désistement jeudi soir, l'entourage de l'ex-ministre de l’Agriculture n'a pas souhaité répondre.

 Les résultats définitifs du premier tour devraient être annoncés vendredi, à l'issue d'une "commission de récolement" présidée par Rachid Temal. Sur quatre candidats - seuls les deux finalistes peuvent briguer le poste de premier secrétaire - se retrouveront de Rachid Temal pour un petit déjeuner à 9H00. "Il s'agira de montrer qu'il y a de l'unité", explique-t-on.

 Le vote, physique, s'est déroulé de 17H00 à 22H00 dans les 3.200 sections du parti sans incidents majeurs. L'équipe de Stéphane Le Foll a cependant demandé le gel des votes à La Réunion en raison d'un trop grand écart de voix entre MM. Faure et le Foll.

Les résultats du Congrès dans le Doubs (1er tour – 15 mars 2018) :

Luc Carvounas : 44 voix - 18.97%

Stéphane Le Foll : 34 voix - 14.66%

Olivier Faure : 130 voix - 56.03%

Emmanuel Maurel : 28 voix - 12.07%

La première place de M. Faure n'est pas une surprise. Le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée avait obtenu le soutien de nombreux "barons locaux", de la maire de Lille Martine Aubry à la présidente de la région Occitanie Carole Delga, ratissant aussi bien à l'aile droite qu'à l'aile gauche du parti.

Différences idéologiques minimes

"Cette idée, centrale dans la campagne de Faure, qu'il faut se rassembler parce qu'on est trop faible pour jouer la revanche du quinquennat, j'ai l'impression que ça a gagné", expliquait un soutien du candidat jeudi matin.

Face à Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles de François Hollande, M. Faure a joué la carte du renouvellement, affirmant vouloir changer le PS "du sol au plafond", et promettant d'organiser des chantiers thématiques ouverts aux militants et sympathisants du PS pour trancher leurs incessantes querelles.

Mais sur le plan idéologique, leurs différences semblent minimes. Les deux hommes se connaissent d'ailleurs bien : M. Faure était l'adjoint de M. Le Foll à Solférino lorsque François Hollande en était premier secrétaire, une proximité qui a conduit M. Carvounas à les qualifier de "frères jumeaux du hollandisme".

Face à M. Le Foll, Olivier Faure part favori, grâce à sa position plus centrale. Mais les militants pourraient aussi choisir de privilégier la "voix forte" et la "clarté" de Stéphane Le Foll, face à un Olivier Faure parfois caricaturé en adepte de la "synthèse molle" et jugé trop effacé.

Des militants de choix étaient venus ouvrir le vote à Solférino peu après 17H00: l'ancien président de la République François Hollande, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et le commissaire européen Pierre Moscovici. "Le Congrès de ce soir est important pour le PS, parce que c'est celui du sursaut, ou bien d'une chute qui se poursuit. Et il est important pour les Français aussi parce qu'ils ont besoin de cette force politique dans la (...) palette des forces politiques", avait commenté ce dernier auprès de la presse en arrivant au siège.

Le PS, qui disposait de quasiment tous les pouvoirs en 2012, est plongé dans une crise profonde depuis l'élection présidentielle de 2017 et les législatives qui ont suivi, à l'issue desquelles son groupe à l'Assemblée a été réduit à une trentaine de députés. Quel qu'il soit, le vainqueur du scrutin du 29 mars aura fort à faire pour remettre sur pied un parti moribond, et préparer les échéances électorales de 2019 et 2020.

(Avec AFP)

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