“Pas de sujet à polémique” sur l’assurance chômage, répond Castex aux syndicats

Il n’y a « pas de sujet à polémique » sur l’assurance chômage, a estimé jeudi 23 juillet 2020 Jean Castex après les critiques de syndicats mécontents que le retour aux règles d’avant le 1er novembre ne soit pas total ni ne s’applique aux personnes ayant perdu leur emploi avant le 1er août.

Visite de Jean Castex ce 23 juillet 2020 © Alexane Alfaro ©

"Le sujet de la date de rétroactivité de l'application des dispositions que nous avons prises, on n'en a pas discuté le jour de la conférence sur le dialogue social", vendredi dernier, a assuré le Premier ministre à l'issue de la présentation du "plan jeunes" à Besançon. "L'essentiel de l'engagement pris est respecté et nous nous y tiendrons", a-t-il martelé, en réponse à une question de la presse. "Il n'y a pas de sujet à polémique là-dessus", a-t-il tranché. "On a tous à coeur que les chômeurs soient bien indemnisés", a ajouté la ministre du Travail, Elisabeth Borne, soulignant que "le sens des engagements qui ont été pris" est "mis en oeuvre".

Le projet de décret envoyé aux syndicats met en application la suspension, jusqu'au 1er janvier, de la réforme de l'assurance chômage, y compris de la première partie en vigueur depuis le 1er novembre sur le durcissement de l'ouverture des droits. Mais ce retour aux règles antérieures ne s'appliquera que pour les "travailleurs privés d'emploi dont la fin du contrat de travail intervient entre le 1er août et le 31 décembre 2020", selon le texte.

Il ne concernera donc pas les personnes ayant perdu leur emploi entre novembre 2019 et août 2020, ce qui aurait contraint Pôle emploi à recalculer leurs droits. En outre, le retour aux quatre mois pour l'ouverture des droits sera calculé sur les 24 derniers mois et non 28.

Enfin, le seuil permettant un rechargement des droits, lorsqu'on travaille pendant sa période de chômage, restera aligné sur les conditions d'affiliation et sera donc de quatre mois (au lieu de six) alors qu'il n'était que d'un mois avant le 1er novembre. "C'est une mauvaise nouvelle et ce n'est pas conforme aux annonces du Premier ministre vendredi dernier", a dénoncé mercredi Marylise Léon, numéro deux de la CFDT.

"On commence mal en termes de confiance", avait renchéri le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, "très en colère".

(AFP)

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