Confiné sur une grande place au nord de la ville, la rassemblement, dans une forêt de drapeaux régionaux rouge et blanc, faisait figure de test grandeur nature pour la droite locale, UMP en tête, à l'origine de la manifestation avec les chambres consulaires régionales.
La participation a atteint 7.000 personnes maximum au plus fort de l'affluence vers 16h, selon la police. Révisant à la baisse une estimation trop optimiste de 30.000 personnes, le président de la région Philippe Richert (UMP) s'est lui réjoui d'une fréquentation "entre 10.000 et 20.000 personnes", soit au-delà de son objectif d'en réunir 10.000.
Pétition en ligne contre la fusion
Entre les groupes locaux aux noms bien alsaciens «Bredelers», les «Kansas of Elsass» ou encore «Mister Bretzel» et dégustations de pommes et de bretzels, les élus ont ensuite pris la parole: "L'Alsace veut participer à son avenir et non se le voir imposé", a dit notamment Philippe Richert, le président (UMP). Le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP), dont une pétition en ligne contre la fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne a récolté quelque 55.000 signatures depuis cet été, a dénoncé pour sa part une "réforme du mépris" et regretté que le gouvernement "n'ouvre pas la porte du dialogue".
De son côté la gauche alsacienne, qui continue de plaider pour une union avec la seule Lorraine, avait dénoncé une manifestation partisane et le risque d'alimenter le sentiment identitaire. Car la manifestation était aussi soutenue par le FN, le mouvement d'extrême droite "Alsace d'abord" et le parti régionaliste "Unser Land" (Notre pays).
"Alsaciens oui! Moutons non !" ; "On ne mélange pas Riesling et Champagne", pouvait-on lire sur des affiches dans les rangs des manifestants
Info +
Les trois collectivités alsaciennes ont ressuscité le 22 septembre 2014 le projet d'un «conseil unique» d'Alsace, pourtant rejeté lors d'un référendum régional en 2013 en raison notamment d'une trop faible participation au scrutin. L'Alsace s'était résignée à l'idée de fusionner avec la Lorraine. Mais la proposition des députés le 23 juillet de rajouter la Champagne-Ardenne a incité la droite et le centre alsacien à s'opposer désormais à toute fusion.
(Avec AFP)