Portrait d’élu : Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs

Il y a tout juste un an, le 2 avril 2015, Christine Bouquin était élue la tête du département. Discrète dans les médias depuis son élection, Christine Bouquin n’est pas de celles qui aiment trop s’afficher. Une élue pragmatique, déterminée, humaniste et très attachée à son département et à son Haut-Doubs natal. A 54 ans, Christine Bouquin se veut simple, directe, fidèle et épicurienne. Mais, c’est surtout une femme libre. Rencontre.

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Carte d'identité

 Parcours politique

Emploi du temps chargé oblige, c'est autour d'une table ronde, dans son bureau, à l'Hôtel du département du Doubs que Christine Bouquin nous reçoit. Un bureau qui n'a pas changé d'un iota depuis son arrivée à la tête du département il y a un an. Même tableau au mur, même décoration, même emplacement du bureau. Seuls les piles de dossiers et l'équipe du cabinet ont changé. Durant près d'une heure, Christine Bouquin va se dévoiler. 

Enfance et adolescence

Née à Besançon, Christine Bouquin passe son enfance à Charquemont. Ses grands-parents maternels sont issus du monde agricole. Un grand-père fromager et une grand-mère qui détient une exploitation familiale. Christine Bouquin est issu d'un milieu ouvrier. Son père était comptable. Sa mère a commencé "en bas de l'échelle" comme sténographe et a terminé sa carrière comme directrice des services généraux à Paris chez BMW. 

A l'âge de 11 ans, suite au décès de son père en 1973, elle part avec sa famille en Alsace. "Le climat ne nous permettait pas de rester sur nos terres comme je les appelle si souvent…", se remémore-t-elle. "J'étais une enfant très dissipée, un peu garçon manqué. La perte de mon père en 1973 m'a fait sortir de l'enfance précipitamment. J'étais quelqu'un d'assez révolté, un peu effronté mais j'aimais croquer la vie avec des amis. J'allais souvent à la ferme de mes grands-parents, j'allais au foot, je grimpais dans les arbres. Je n'avais pas beaucoup d'activités de fille je l'avoue… ".

Après son école primaire jusqu'en sixième à Charquemont et aux Fontenelles dans le Haut-Doubs, elle poursuit ses études au lycée Kléber de Strasbourg. Après une section scientifique, elle se dirige finalement vers… un baccalauréat littéraire avec pour ambition de devenir professeur d'histoire-géographie. "C'est l'année où il y a eu la restriction des postes en histoire-géographie. J'ai passé l'école normale mais je ne l'ai jamais intégré. Au dernier moment, je me suis dit que je ne voulais pas être dans un carcan tel que celui-ci. Je suis passé de l'autre côté de la frontière en Suisse… " De l'âge de 19 à 24 ans, Christine Bouquin travaille dans la restauration avec pour idée de reprendre un établissement. "J'aime cuisiner également. Je suis une épicurienne. J'aime le bien manger, j'aime le bon vin et les choses simples… "

Retour sur "ses terres" à Charquemont

En 1985, elle revient en France après un autre moment pénible et douloureux dans sa vie. "J'étais enceinte de mon premier fils que j'ai malheureusement perdu". Elle travaille alors au sein de l'usine d'horlogerie et de micromécanique Frésard Paneton. "Je travaillais sur une machine, j'avais besoin de me vider la tête." En parallèle, elle reprend des études d'informatiques et de dessin industriel et intègrera Rubis Précis en 1992 où elle deviendra responsable de la planification jusqu'au 2 avril 2015.

 Premiers pas en politique

Impliquée dans le club de foot de Charquemont depuis 1982 dont elle deviendra plus tard la présidente, Christine Bouquin a besoin d'une vie sociale riche. A 27 ans, en 1989, alors que son second fils Léo n'a que deux ans, elle est élue au conseil municipal, son premier mandat électif. "Je me suis dit : que puis-je faire de plus pour pouvoir décider, pour pouvoir apporter autre chose dans ce village que j'aime. C'est comme cela que je me suis lancée et que j'ai été élue maire en 1995 au moment ou il y avait besoin de changement…

Issue d'une famille gaulliste, Christine Bouquin prend sa carte au RPR avec un profond respect pour le président Chirac mais aussi pour des figures comme Philippe Seguin dont elle se sent très proche car, lui aussi, atypique dans son parcours. "J'ai un profond respect pour les autres : j'aime écouter, échanger. J'aime partager et c'est cela qui m'a donné envie de faire de la politique. J'ai toujours répondu aux sollicitations, en 1998 à la Région avec Jean-François Humbert, en 2001 avec Claude Girard avec qui nous avons beaucoup échangé autour de cette table…"

En 2008, elle claque la porte de l'UMP. "Nous n'étions pas d'accord sur certaines visions au niveau des sénatoriales. Comme je ne voulais pas être quelqu'un de dissidents j'ai décidé de sortir de la famille. J'aime les choses propres. On n'est plus d'accord, on sort !" A l'époque, elle admet qu'elle aurait pu trébucher. En 2014, nouvelle déception aux sénatoriales. Mais elle rebondit de plus belle en 2015 avec la ferme volonté de reprendre le département à la gauche. Elle est élue le 2 avril à la présidence du département du Doubs et quitte dans la foulée son siège de maire et son poste de responsable de planification à Charquemont. "J'étais prête. J'ai réussi également à rassembler les gens autour de moi : Modem, UDI, Société Civile mais aussi Les Républicains. Nous sommes retrouvés. Je parle, je partage, j'écoute. Nous sommes complémentaires les uns les autres après il faut un boss et c'est moi qui tranche. C'est un très beau poste celui de président du département. Il est très dur. Je suis confronté à des tourmentes pour l'instant, des attaques un peu trop fortes mais c'est le jeu de la politique, je l'accepte mais j'avance. J'avance pour les Hommes de ce département…"

Des journées à rallonge, des allers-et-venues entre Besançon et Charquemont. Christine Bouquin vit aujourd'hui le quotidien d'un président du Département. Comment voit-elle l'avenir ?  "Une candidature en 2017 n'est pas envisageable…" assure-t-elle.  La suite ? Nul ne la connait. Qu'adviendra-t-il des départements en 2020, 2021 ? " A la fin de mon mandat, j'aurais 59 ans, j'aspirerai à un autre mandat quel qu'il soit. Mais si je ne suis pas élue, je pense que je pourrais partir dans l'humanitaire. On a encore beaucoup de choses à donner lorsque l'on a 59 ans…"

 Portrait chinois

Quelle est la première chose que vous faites le matin en vous levant ? Je regarde le journal, je lis maCommune.info et j'écoute France Bleu Besançon. La totale !

Votre livre de chevet ? Je dois vous dire que je dors très peu, je lis pour l'instant Jacques Chirac, une vie.

Votre plat préféré ? Je suis très gourmande et plutôt salé. Souris d'agneau.

Votre boisson préférée ? En vin, je suis plutôt rouge et côte du rhône : Un bon "Côte Rotie".

Votre couleur préférée ? J'aime bien le noir, mais je n'ai pas les idées noires !

Un peintre préféré ? Je serais plutôt Picasso ou Gauguin.

Si vous alliez sur une île déserte, quel seul objet prendriez-vous ? Un livre.

Quel événement vous a le plus marqué ? La chute du mur de Berlin.

Votre principale qualité ? La Franchise…

Votre principal défaut ? La franchise aussi !

Un modèle  ? Philippe Seguin.

Un sport ? J'aime le VTT mais je n'ai plus beaucoup le temps. Sinon, j'aime nager.

Un pays préféré ? J'aime beaucoup l'Andalousie.

Animal préféré ? J'ai des poissons…

Un  mot préféré ? Liberté.

Une addiction ? Je n'en n'ai plus ! J'ai arrêté la cigarette le 27 octobre 2015 !

Plutôt tram, bus, voiture ou vélo ? Voiture !

Votre lieu préféré à Besançon ? Il y en a beaucoup mais j'aime particulièrement le belvédère de Montfaucon.

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