Préfecture: Nacer Meddah quitte la région sous les applaudissements

Moment émouvant ce vendredi matin à la préfecture de Région à Besançon où le préfet Nacer Meddah faisait ses adieux après un passage éclair dans une Franche-Comté qui l’avait rapidement adopté.

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Rarement un préfet n’aura suscité autant de louanges et une telle unanimité. Sa mise à l’écart, après seulement quelques mois d’activité, apparait d’autant plus incompréhensible. C’est ce qu’on voulut lui faire comprendre les nombreuses personnalités réunies en préfecture et qui ont longuement applaudi ce « préfet hors norme ». Le conseil régional en a suspendu l’examen du budget pour permettre aux conseillers régionaux d’assister au pot offert par Nacer Meddah.
« Avoir le courage de dire les choses »
« C’est le moment de vous dire au-revoir. Mon discours sera bref comme mon séjour dans la région. J’ai quelques petites choses à vous dire, mais elles sont importantes », a débuté le préfet en lisant, très ému, son intervention griffonnée à la main sur quatre petits feuillets.
Mais il ne dira rien sur les raisons de son départ : « Je ne suis pas là pour me plaindre, ni pour expliquer pourquoi je pars », a-t-il poursuivi en lâchant tout de même des clés qui pourraient aider à comprendre. « Il faut rester soi-même et avoir le courage de dire les choses ». Il ne s’étendra pas plus. Nacer Meddah a surtout tenu à rendre hommage aux fonctionnaires «quel que soit leur grade », aux élus de la région qui ont toute son « admiration » et aux acteurs de la société civile.
Avant de conclure, il a eu « une pensée pour Philippe Séguin, disparu il y a bientôt un an et qui m’a autorisé à quitter la Cour des Comptes  pour faire le préfet ».
Une ovation d’une minute a suivi. Des applaudissements nourris baignés de quelques larmes. Puis Nacer Meddah est allé rejoindre tous ceux avec qui il a noué des liens si intenses en si peu de temps. Au premier rang desquels le sénateur Jean-Pierre Chevènement et Marie-Guite Dufay, présidente de la Région. Impossible de citer tous ceux, de gauche comme de droite, qui avaient fait le déplacement.
Trois préfets en un an…
La veille cette dernière avait estimé que « trois préfets en un an cela ne fait pas avancer les dossiers de la Région ». Et, au préalable, la présidente du conseil régional avait rendu hommage à ce préfet qui « durant les quelques mois de sa présence en Franche-Comté aura marqué les cœurs et les esprits par ses compétences, sa disponibilité et son écoute ».
« Je ne veux pas polémiquer sur la décision prise, elle appartient à l’Etat, mais je tiens à exprimer mon mécontentement devant la manière quelque peu cavalière dont est traitée la Franche-Comté », avait-elle conclu.
Le nouveau préfet, Christian Decharièrre, ancien directeur de cabinet d’Eric Besson, doit prendre ses fonctions la semaine prochaine dans un contexte particulier.
 
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