Présidentielle 2022 : l’eurodéputé Yannick Jadot annonce sa candidature à la primaire écologiste

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot a annoncé mercredi 30 juin 2021 sa candidature à la présidentielle 2022, au lendemain de celle du maire de Grenoble Eric Piolle, qu’il affrontera dans une primaire des écologistes fin septembre, en même temps que l’ex-numéro deux des Verts Sandrine Rousseau.

Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie Les Verts © Alexane Alfaro

"Je veux mettre l'écologie au cœur du pouvoir" et "construire une équipe de France de l'écologie", a-t-il déclaré au JT de 20 heures de TF1. Cela faisait plusieurs semaines que l'entourage du député européen ne faisait pas mystère de sa volonté de se lancer dans la course à l'Elysée, mais il souhaitait attendre la fin des élections régionales pour se déclarer.

Le maire de Grenoble Eric Piolle, son principal concurrent, l'a pris de court en se déclarant la veille. La féministe écolo Sandrine Rousseau avait annoncé sa candidature depuis plusieurs mois.

"Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que j'aime la France, sa diversité" et "que face au dérèglement climatique et aux injustices sociales, on ne peut plus tergiverser", a déclaré Yannick Jadot, ancien responsable de Greenpeace France, qui s'était effacé derrière le candidat PS Benoît Hamon à la présidentielle de 2017.

"Impératif climatique"

"Dans les secteurs qui seront percutés par la transformation écologique, je mettrai en place un revenu de transition", pour les salariés de l'automobile ou de l'aéronautique par exemple, explique-t-il. Il promet aussi de "revenir sur un certain nombre de lois qui ont atomisé le marché du travail et mis les salariés en grande difficulté", et "sur la réforme très injuste de l'assurance-chômage si elle devait aboutir".

"Chaque euro d’argent public devra être conditionné à l'impératif climatique, à la justice sociale et à l'égalité femme-homme", insiste-t-il également.

Yannick Jadot prévoit également de "revenir" sur l'idée d'une "taxation sur le carbone", qui avait provoqué la crise des Gilets jaunes.

Partisan d'un "revenu citoyen", dont le socle "s'établirait à 660 euros par mois, pour tous les jeunes et les personnes en difficulté", il souhaite "qu'il soit porté progressivement à 860 euros", au niveau du seuil de pauvreté.

Défenseur d'une écologie au-delà du clivage droite/gauche, le député européen s'élance alors que son entourage avait confié à l’AFP mardi qu'il ne se laisserait pas dicter le "tempo" par Eric Piolle.

Une différence sur le fond sépare Yannick Jadot, qui évoque souvent les innovations des entreprises prêtes à s'engager dans la transition écologique, et Eric Piolle, qui insiste sur un discours social en parlant de "couvercle" à poser sur "les puissances de l'argent".

Côté notoriété, l'avantage est à Yannick Jadot. "On n'est pas favoris", concède David Cormand, soutien d'Eric Piolle. Mais celui-ci est plus proche du "barycentre" idéologique du parti, porté sur les luttes sociales et sociétales, estime l’ancien élu Vert.

Quitter la version mobile