Procès Daval : une peine “à la hauteur de nos souffrances”, demandent les parties civiles

Les parties civiles ont demandé vendredi soir une « peine à la hauteur de nos souffrances » à l’encontre de Jonathann Daval, jugé pour le meurtre de son épouse Alexia devant la cour d’assises de la Haute-Saône.

 

Procès de J. Daval à Vesoul © TF

 "On attend une décision qui soit à la hauteur de nos souffrances", a plaidé Gilles-Jean Portejoie, dernier des quatre avocats de la partie civile à s'exprimer vendredi soir devant la cour d'assises, qui rendra son verdict samedi.

Les conseils représentant les parents de la victime, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, sa soeur et son beau-frère, Stéphanie et Grégory Gay, ainsi qu'une quinzaine d'autres membres de sa famille, se sont succédé à la barre pour évoquer cette "jeune femme blonde, pétillante, sincère et spontanée, qui croyait à la vie, à l'amour".

Mais dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, de retour d'une soirée chez ses parents, "c'est la mort, une fin terrible qui attend Alexia", a lancé Me Caty Richard. "Pour sa famille, pour ceux qui l'aiment commence alors un marathon du malheur, de l'abomination : un chemin de croix de neuf étapes", poursuit-elle, évoquant la disparition de la jeune femme de 29 ans lors d'un supposé jogging, puis les multiples versions et revirements de son mari Jonathann, qui ira jusqu'à accuser sa belle famille d'un complot familial.

Au cinquième jour de son procès, vendredi, Jonathann Daval a maintenu qu'il avait violemment frappé, puis étranglé Alexia pour "qu'elle se taise", lors d'une dispute conjugale au cours de laquelle il se serait senti "humilié" en raison de ses problèmes d'érection.

"On veut vous la décrire comme quelqu'un qui empêcherait de respirer, mais non, elle ne demandait que ça, que son mari marche à ses côtés", selon Me Richard qui a une toute autre version des faits.

Selon l'avocate, Alexia se serait rendue compte que son mari lui avait donné un somnifère. En colère, elle aurait tenté de partir, ce que Jonathann n'aurait pas supporté. Il l'aurait étranglée, afin "de se démontrer qu'il n'est pas impuissant" et de "la posséder".

Le lendemain, il a emmené le corps de la défunte dans un bois et y a mis le feu pour faire en sorte qu'elle "n'ait jamais existé", selon Me Gilles-Jean Portejoie. Le "machiavélisme" et la "perversité" de M. Daval se révèlent alors: "il  vient de massacrer Alexia, il est déjà dans la constitution d'un alibi", souligne Me Jean-Hubert Portejoie.

Pendant trois mois, l'informaticien de 36 ans jouera les veufs éplorés, filmé par les caméras de toute la France, avant d'être interpellé en janvier 2018. "Jonathann Daval n'a fait que se présenter en victime" et, "le plus odieux, en victime de sa femme Alexia", a estimé Me Peggy-Anne Julien. Pour elle "rarement parties civiles n'auront été aussi outragées" et "la seule victime ici, c'est Alexia".

(Source AFP)

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