Procès Zepeda : les “cris stridents d’une femme” la nuit de l’assassinat supposé de Narumi

Mise à jour •

« Les cris stridents d’une femme » : une étudiante a raconté lundi à Besançon le moment d’effroi vécu en décembre 2016 dans la résidence universitaire où logeait Narumi Kurosaki, la nuit de son assassinat supposé pour lequel le Chilien Nicolas Zepeda est jugé depuis mardi dernier.

© Alexane Alfaro

"J'occupais à l'époque une chambre dans le même couloir que Narumi", s'est souvenue Rachel Roberts, 25 ans, qui a témoigné en visioconférence devant la cour d'assises du Doubs depuis le tribunal d'Edimbourg.

Dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, "vers 03H00 du matin environ, j'ai entendu des cris. Ces cris n'étaient pas normaux, c'était effrayant, j'ai fermé ma porte à clé et j'ai éteint la lumière, parce que j'avais peur", a poursuivi la jeune femme, encore bouleversée. "Je regrette tellement de ne pas avoir appelé la police, j'avais peur, je ne savais pas quoi faire".

"Ça a crié plusieurs fois, 1 minute, 1 minute 20", a confirmé ensuite Adrien Laurent, 26 ans. "Ces cris se sont terminés pas un râle, comme quelqu'un qui essayait de crier mais n'y arrivait plus...", a-t-il poursuivi, accréditant le thèse de l'accusation d'un possible étranglement de la jeune japonaise.

Selon une troisième étudiante, "c'était le son d'un film d'horreur". Au total, onze personnes ont dit avoir tendu ces mêmes cris au cours de l'instruction, sans pouvoir préciser exactement d'où ils provenaient. Aucune d'entre elles n'avait appelé la police.

Après cinq jours d'audience à retenir ses larmes, la mère de Narumi a éclaté en sanglots sur le banc des parties civiles, dans les bras de sa cadette.

Les jours précédent la disparition de Narumi, deux jeunes femmes, dont Rachel Roberts, avaient aperçu un homme, qu'elles ont par la suite identifié comme étant Nicolas Zepeda, se cacher dans la cuisine commune du bâtiment Rousseau, celui de la chambre de Narumi Kurosaki.

"C'est lui, je ne l'oublierai jamais"

"C'est lui, je ne l'oublierai jamais", a ainsi certifié Nadia Ouaked en le scrutant à l'audience, se souvenant parfaitement avoir croisé ce "garçon assis par terre, recroquevillé, la tête sur les genoux". "Il était décoiffé, les yeux rouges. Il était triste, comme une personne qui a pleuré trop longtemps", a-t-elle relaté.

Des images de vidéosurveillance, diffusées à l'audience, ont montré un individu à capuche rôder sous les fenêtres de Narumi Kurosaki et prendre des photos, les nuits précédents sa disparition. A chaque fois, la voiture de Nicolas Zepeda se trouvait sur le parking voisin, comme en atteste la géolocalisation du véhicule.

Le Chilien a assisté, très attentif, aux débats, sans montrer aucune émotion. Son nouvel interrogatoire sur ces faits, initialement prévu lundi, a été repoussé au lendemain. Nicolas Zepeda conteste catégoriquement avoir tué l'étudiante japonaise qu'il a affirmé avoir quittée vivante le 6 décembre. Selon lui, Narumi Kurosaki a simplement "disparu".

Mais la jeune femme de 21 ans n'a plus jamais été revue et, malgré d'intenses recherches, son corps n'a pas été retrouvé. Lors de la première semaine d'audience, les enquêteurs sont revenus sur les nombreux éléments qui accablent l'accusé, possessif et jaloux, qui avait très mal vécu leur rupture.

L'aplomb de l'homme de 31 ans a par moments vacillé dans le box des accusés, sous le feu roulant des questions de l'avocat général, Etienne Manteaux, et des avocats des parties civiles, Mes Sylvie Galley et Randall Schwerdorffer.

Le procès de Nicolas Zepeda, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, doit se poursuivre jusqu'au 12 avril.

(Source AFP)

Quitter la version mobile