Projet d’une place Arafat à Belfort : la communauté juive de Belfort réagit

Etienne Butzbach, maire de Belfort, envisage de rebaptiser, dans la cité du Lion, la place Rabin, actuellement en cours de rénovation, pour associer au nom de Yitzhak Rabin celui de Yasser Arafat. Un projet qui suscite l’opposition de la communauté juive de Belfort.

La communauté juive de Belfort conteste un projet du maire qui veut donner le nom de Yasser Arafat à une place de la ville, en association avec celui de Yitzhak Rabin, a indiqué lundi 3 juin 2013 l'un de ses représentants.

Le projet du maire PS de Belfort, Etienne Butzbach, vise à rendre hommage aux efforts de paix du dirigeant palestinien et de l'ancien Premier ministre israélien, qui ont abouti aux accords d'Oslo en 1993 et leur ont valu d'obtenir un prix Nobel de la Paix l'année suivante. La place en question porte déjà depuis la fin des années 1990 le nom de M. Rabin, assassiné en 1995, et le maire souhaite désormais lui associer celui de M. Arafat, décédé en 2004.

"Pour lui, c'est le symbole des accords d'Oslo, pour nous, c'est le symbole d'un assassin", a déclaré Laurent Hofnung, président de la communauté juive de Belfort, indiquant qu'il y avait "un large consensus" dans cette communauté sur la question. "Arafat est quelqu'un qui a commandité des attentats contre des familles, contre des enfants, dans des hôtels, ou qui les a cautionnés. Même après les accords d'Oslo, quand il y a eu des attentats, il ne les a jamais vraiment désapprouvés", a-t-il poursuivi.

Le maire de Belfort a précisé que la question serait probablement débattue l'automne prochain en conseil municipal. "La place est en cours de rénovation, et nous réfléchissons au fait de pouvoir associer le nom de Yasser Arafat à celui de Yitzhak Rabin, dans la mesure où la paix, c'est aussi le fait de ne pas diaboliser son adversaire", a-t-il expliqué. Selon lui, seul le nom de M. Rabin avait été donné initialement par la municipalité parce qu'il était le seul décédé parmi les trois Nobel de 1994, dont faisait aussi partie l'Israélien Shimon Peres. "Mais il était évident que les deux autres protagonistes étaient associés dans cet hommage", a-t-il fait valoir.

"Je suis préoccupé que tout un chacun comprenne le sens de ce geste, mais d'un autre côté la mairie ne peut être l'expression d'une communauté ou d'une autre, nous n'avons pas à choisir entre les communautés, nous devons représenter l'intérêt général", a souligné M. Butzbach. 

(source : AFP)

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