Quatre avions Mirage 2000-5F décollent de Luxeuil pour assurer la “police du ciel” en Estonie

archives © Ines Ammour - BA 116 Luxeil

Dernier contrôle sur les trois réservoirs de kérosène d'appoint pour vérifier qu'ils sont bien accrochés et dernières vérifications dans le cockpit: le commandant français Mickaël effectue un ultime tour de son Mirage 2000-5F avant de décoller pour une mission de "police du ciel" au-dessus de l'Estonie, pays frontalier de la Russie.

Ils sont quatre du groupe de chasse "Cigognes" à décoller dimanche matin de la base de l'armée de l'air de Luxeuil-Saint-Sauveur (est), dans le cadre d'une mission de l'Otan pour "participer à la surveillance et à la défense de l'espace aérien des pays baltes", a précisé l'état-major des armées sur son compte Twitter.

Le but: "être les yeux de l'état-major otanien", pour notamment "lui fournir un complément d'informations en temps réel, tactique, sur les avions", explique le commandant Mickaël, juste avant de monter à bord de son appareil.

Un peu plus tôt dans la matinée, les quatre pilotes ont attentivement écouté le briefing pour avoir leur plan de vol et les dernières données météorologiques. Pendant leur trajet, ils survoleront l'Allemagne, la Pologne et la mer Baltique, et atterriront deux heures et demie plus tard en Estonie.

La "police du ciel"

Après le briefing, les quatre pilotes partent s'équiper pour leur vol: ils revêtent leur combinaison étanche, indispensable "en cas d'éjection au-dessus de l'eau". Par dessus, ils enfilent une combinaison anti-G, pour résister aux effets de l'accélération sur l'organisme, et un gilet de combat. Ensuite ils se rendent dans le hangar où sont stationnés les avions pour une dernière inspection de leur appareil.

Leur mission de "police du ciel" dans les pays baltes va durer quatre mois. A leur départ de Luxeuil, les quatre Mirage 2000-5 ne sont pas armés, mais ils pourront l'être en Estonie, où sont détachés une centaine de militaires français.

L'attaque russe en Ukraine inquiète profondément les pays d'Europe de l'Est, de la Pologne à la Roumanie. Pour les rassurer, les Etats-Unis y ont envoyé des milliers de soldats supplémentaires. La France a également déployé des troupes supplémentaires en Roumanie et contribue au renforcement de la surveillance de l'espace aérien, notamment en Pologne.

La vigilance est d'autant plus forte qu'une semaine après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, quatre avions de combat russes avaient violé l'espace aérien de la Suède, qui n'est pas membre de l'Otan.

"On suit l'actualité, mais encore une fois, la France et l'Otan ne sont pas en guerre avec la Russie", tient à souligner le colonel Arnaud Bouilland, qui commande la base aérienne de Luxeuil. "On est en mesure d'être dans une situation défensive pour protéger les pays de l'Otan avant tout, tout en concourant quand même à la défense collective", ajoute-t-il.

La Russie continue de pilonner le sud de l'Ukraine et Kiev redoute toujours un encerclement au 18e jour de l'invasion russe qui a fait près de 2,7 millions de réfugiés selon les chiffres de l'ONU dimanche.

Après un vol sans problème, les quatre Mirage français ont atterri en Estonie à la mi-journée, a indiqué l'état-major sur Twitter, publiant une vidéo de leur atterrissage.

(AFP)

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