Sarkozy : de “l’hyper-président à l’hypo-président” dans la presse

L’UMP a opté pour « le ni ni » (ni FN, ni PS) à la législative du Doubs contre l’avis de son président, qui souhaitait faire barrage au FN, ce qui fait passer Nicolas Sarkozy de « l’hyper-président à l’hypo-président », estime la presse. 

Pour Jean-Marcel Bouguereau (La République des Pyrénées), "Sarkozy est passé de "l'hyper-président à l'hypo-président". Celui "qui promettait de revenir en sauveur de la France n'a même pas réussi à s'imposer à l'UMP", ironise-t-il. "On reconnaissait à Nicolas Sarkozy des ressources inépuisables pour changer de posture et de tactique au gré des événements", rappelle Yves Harté dans Sud-Ouest. "Mais jamais il ne s'était essayé à cet art de la synthèse, dans lequel François Hollande resta longtemps sans rival", s'amuse-t-il.

"Le ni ni ? Il masque un vide doctrinal"

Cécile Cornudet dans Les Echos estime qu'en choisissant "une position suffisamment tranchée et suffisamment à gauche pour enkyster  Nicolas Sarkozy à droite... ou pour le pousser à la faute", Alain Juppé a envoyé un "message implicite : le président de l'UMP ne tient pas ses troupes." Même Yves Thréard du  Figaro en arrive à la conclusion que "si la droite française n'est pas la plus bête du monde, elle est la plus difficile à comprendre..." "Le ni ni ? Il masque un vide doctrinal, ciment d'une synthèse impossible : le non-choix a détrôné le bon choix", s'agace Rémi Godeau dans L'Opinion . 

"L'effet Sarkozy s'est noyé dans les eaux du Doubs"

De son côté, Thierry Borsa dans Le Parisien juge que la défaite de l'UMP dès le premier tour "montre  qu'il n'y a pas eu "d'effet Sarko" auprès des électeurs de droite." "Décidément, l'ancien président, qui faisait du rassemblement de sa famille la priorité de son retour, n'est pas au bout de ses peines", ajoute-t-il.

Dans L'Alsace, Raymond Couraud fait chorus : "l'effet Sarkozy s'est noyé dans les eaux du Doubs. Ceux qui espéraient voir le parti s'aligner en ordre de bataille derrière l'ancien président de la République en sont pour leurs frais".

"Nicolas Sarkozy faisait un peu pitié hier dans son numéro de grand écart et de trapèze volant"

Dans La Montagne-Centre France, Jacques Camus se demande : "qui c'est le patron ?" Il rappelle que "la motion de +synthèse+ préférée par Nicolas Sarkozy n'a obtenu que 19 voix contre 22". "Revenu à la hâte pour remettre l'UMP sur les rails, il  ne contrôle visiblement plus la situation, à la manière d'un conducteur énervé sur le verglas", souligne  Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi ). 

Dans La Nouvelle République, Denis Daumin trouve que "cramponné à la barre de ce bateau ivre, Nicolas Sarkozy faisait un peu pitié hier dans son numéro de grand écart et de trapèze volant, pour étouffer les divisions de l'équipage et la mutinerie qui couve". 

"Le golden boy à qui tout réussissait s'est affiché comme un tacticien à la remorque de ses troupes", constate  Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain). "A viser la synthèse d'un parti ébranlé, Nicolas Sarkozy a pris le risque de faire... synthétique. Et de finir par ressembler à ce qu'il déteste par-dessus tout : à un certain François Hollande", conclut-il.

(Source : AFP)

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