Sollacoro, un “militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines” selon Chevènement

 L’ancien ministre de l’intérieur et sénateur du Territoire-de-Belfort, Jean-Pierre Chevènement a accusé mercredi l’avocat Antoine Sollacaro, assassiné la veille à Ajaccio, d’avoir été un « militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines« .C’est une île à la dérive où l’endoctrinement » nationaliste passe par les médias locaux a-t-il déclaré. 

"Me Antoine Sollacaro nétait pas seulement une figure du barreau. C'était une figure de l'indépendantisme. Un militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) à Public Sénat.

"Je ne veux pas en dire plus pour ne pas manquer à ma déontologie d'ancien ministre de l'Intérieur", a-t-il ajouté. "Je crois que les liens entre le banditisme et le nationalisme corse sont établis depuis longtemps", a poursuivi l'ancien ministre, jugeant qu'"il y a là une dérive mafieuse bien connue". 

Pour que l'Etat intervienne davantage en France, il faudrait "déjà que les complicités dont bénéficient les indépendantistes corses cessent dans tous les milieux, y compris politiques, qu'il n'y ait plus de complaisances. Si cette attitude avait été tenue, il y a très longtemps qu'on ne parlerait plus de ce problème", a dit M. Chevènement.

  "Je pense que (les indépendantistes) ont toujours trouvé des soutiens, y compris dans un journal comme Le Monde, et particulièrement au temps où M. Colombani en était le directeur, qui a toujours soutenu les thèses indépendantistes", a-t-il poursuivi.

Il considère aussi que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls "a raison" quand il dit qu'il va se rendre sur l'île et s'attaquer à la mafia corse. 

"Cela suppose que l'Etat soit ferme à tous les niveaux et que l'opposition ne donne pas du grain à moudre à tous ceux qui veulent déstabiliser l'actuel gouvernement et que ce dernier soit ferme et ne rouvre pas le dossier institutionnel".

M. Chevènement avait démissionné du gouvernement Jospin en 2000 pour exprimer son désaccord avec les "accords de Matignon" qui reconnaissaient les mouvements nationalistes corses sans que ceux-ci n'aient préalablement renoncé à l'utilisation de la violence.

"l'endoctrinement" nationaliste passe par les médias locaux"

Le sénateur  a estimé jeudi sur Europe 1 que la jeunesse corse était "abandonnée à un endoctrinement" nationaliste nourri notamment par les antennes locales de France 3 et de Radio France.  "C'est une île à la dérive", dont "la jeunesse est abandonnée à un endoctrinement qui passe par tous les canaux de communication : France 3, Radio France Frequenza Mora, je ne parle pas du rectorat, de l'université...", a déclaré le président d'honneur du MRC.  "D'une manière générale, la jeunesse corse, d'ailleurs victime de précarité comme toute la jeunesse française, est abandonnée à une propagande qui n'a rien à voir avec les idées républicaines", a-t-il poursuivi.

Réitérant ses accusations de la veille à l'encontre de l'avocat Antoine Sollacaro, qu'il a accusé d'être un "militant nationaliste engagé", il a déclaré qu'avant son assassinat ce dernier "avait rendez-vous avec une documentariste de France 3", ajoutant : "et pour quiconque regarde comment sont faits les programmes, on voit bien de quel côté penche France 3".

"Les indépendantistes ont pignon sur rue" dans l'île, a insisté Jean-Pierre Chevènement, jugeant que "la politique de rétablissement de l'état de droit avec discernement" y était "bien entendu (...) toujours d'actualité".

 

(source AFP)

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