Spectacle équestre : quand les Comtois font de la voltige

Le parc Micropolis à Besançon accueille aujourd’hui et demain le spectacle équestre de la compagnie Jehol, installée à côté de Levier. Un show de haut vol qui réunira sur scène 12 chevaux, un mulet, sept artistes et une fanfare. Benjamin Cannelle, metteur en scène et artiste de la compagnie nous en dit plus.

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Macommune.info : Vous avez baptisé votre spectacle « Ruelle », pourquoi ?

Benjamin Cannelle : "L’idée de départ était de partir de gens que nous pouvons croiser dans la rue et imaginer à partir de là une ouverture sur le monde à travers un partenariat avec les chevaux. La rue est le témoin de nos vies et dans le spectacle nous retrouvons cela : on y découvre des hommes au quotidien mais aussi des histoires d'amour, des batailles et de l'amitié.

Cela démarre lentement et ça va crescendo. Le spectacle dure 1h20. Nous avions déjà fait un premier essai lors d’une représentation l’été dernier sans musiciens. Cette fois nous avons retravaillé la forme. Nous avons fait venir une fanfare de musiciens de Roumanie, habituée à ce type de spectacle équestre. Une costumière a également préparé durant trois semaines nos tenues."

Quelles sont les figures que vous proposerez ?

"Il y aura beaucoup de voltige mais pas de cascades. Notre prestation se situe entre la danse et la gymnastique à cheval. Elle se décline en deux formes : on peut aussi bien utiliser la croupe du cheval comme un agrès, plus à la façon du cirque, que nous servir de poignets, comme en voltige cosaque. Il y aura aussi une partie pyrotechnie avec les chevaux.

Les figures les plus spectaculaires sont celles durant lesquelles nous passons sous le ventre ou sous l’encolure du cheval au galop. À un moment donné, un homme et une femme se tiendront également debout sur le cheval au galop et effectueront des portés. C’est assez exceptionnel, toutes les troupes ne le font pas. Cela demande des heures de répétition. Et pour ce spectacle nous avons eu la chance d’être entouré de Manu Bigarnet, un professeur de voltige de renommée qui a été formé au Centre national des arts du cirque et qui a travaillé pendant 20 ans pour Bartabas et son théâtre Zingaro."

Vous travaillez avec des chevaux comtois. Plus habitués au travail de la terre, se prêtent-ils bien à ce genre d’exercices ?

"Durant le spectacle, il y aura des numéros de dressage mettant en scène quatre chevaux comtois en liberté. Ils se prêtent bien à la voltige car ce sont des chevaux dociles, qui ont envie de faire. Il suffit juste de travailler avec eux. Nous nous servons aussi de leur inertie pour réaliser nos figures. En général, on utilise plutôt des chevaux ibériques ou arabes pour ce genre de spectacle. Nous, nous préférons travailler avec les comtois.

C’est une histoire de famille, mon père avait un élevage de comtois. De plus, au bout de quelques minutes de spectacles, les gens oublient qu’il s’agit d’abord de chevaux de traits. Par ailleurs, nous avons intégré aussi ici quatre chevaux espagnols ainsi qu’un mulet pour le côté humoristique du spectacle."

Depuis combien de temps votre compagnie existe t-elle ?

"La compagnie à une quinzaine d’années. Nous étions une bande de copains qui voulaient faire quelque chose avec les chevaux. On a d’abord présenté des petits spectacles un peu partout en France puis on s’est professionnalisé peu à peu. Aujourd’hui, nous voulons aller plus vers le spectacle de mise en scène et le cirque contemporain. On a démarré avec cinq ou six chevaux, aujourd’hui il y en a une quinzaine.

Nous sommes 12 au sein de la compagnie et la particularité est que nous avons chacun plusieurs casquettes : dresseur, moniteur d’équitation, voltigeur, cavalier, acrobate au sol… Nous n’avons pas de formation spécifique, nous avons appris sur le tas et avec l’expérience. Nous travaillons beaucoup sur des galas avec des numéros de voltige cosaque en Autriche, en Allemagne…"

Les 24 et 25 mai à Micropolis, à 20h. À partir de 25 euros.

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