Suisse : l’ex-chef de la police du Guatemala en liberté provisoire

L’ex-chef de la police du Guatemala, Erwin Sperisen, qui a la double nationalité suisse et guatémaltèque, a clamé ce lundi 25 septembre 2017 son innocence à Genève après sa remise en liberté provisoire dans l’attente de son nouveau procès en novembre.

M. Sperisen avait été condamné en 2014 à la prison à vie par la justice genevoise pour avoir assassiné directement ou indirectement des détenus au Guatemala en 2005 et 2006. Mais en juillet dernier, le Tribunal fédéral suisse avait annulé sa condamnation, jugeant "arbitraire" et "incomplète" l'appréciation de certaines preuves, et demandé un nouveau procès.

"J'ai toujours clamé mon innocence", a déclaré M. Sperisen à l'AFP, à sa sortie de prison après cinq années d'incarcération. "J'espère que maintenant la justice va réhabiliter mon nom", a-t-il ajouté, entouré de ses proches. Ses avocats ont annoncé, sans surprise, qu'ils vont plaider l'acquittement lors du prochain procès qui doit démarrer le 28 novembre à Genève.

D'ici-là, M. Sperisen va pouvoir vivre, comme l'a décidé vendredi la justice genevoise, "chez lui, avec sa femme et ses trois enfants. Il peut sortir le matin et l'après-midi, en tout 3 heures 30 par jour", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Giorgio Campa.Il devra également porter un bracelet électronique à la cheville et a l'interdiction de quitter Genève.

Rappel des faits 

Erwin Sperisen avait été arrêté en 2012 dans la rue, par un commando de policiers armés, alors qu'il faisait ses courses avec sa femme. Il était alors installé à Genève depuis 2007 chez son père, ambassadeur du Guatemala auprèsn de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

En 2015, un tribunal d'appel à Genève avait confirmé le verdict prononcé en première instance en 2014, portant sur l'exécution extrajudiciaire de sept détenus en 2006. Sa responsabilité avait même été élargie à la mort de trois autres détenus en 2005, évadés du pénitencier "El Infernito".

Surnommé "le Viking" en raison de sa barbe rousse et de sa grande stature, Erwin Sperisen a toujours contesté les faits. La loi suisse permet de poursuivre tout ressortissant suisse même si les crimes ont été commis à l'étranger.

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