Sureté nucléaire et radioprotection : la Franche-Comté peut mieux faire

Le niveau de la sureté nucléaire et de la radioprotection dans la région est globalement satisfaisant, mais des progrès doivent intervenir notamment dans l’imagerie médicale.

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C’est la préconisation de l’Autorité de sureté nucléaire qui souhaite également la poursuite de « la déclaration des événements significatifs dans le milieu médical ». « La vigilance doit aussi restée de mise dans les domaines de la radiothérapie et de la radiologie interventionnelle », estime cette instance qui couvre la Franche-Comté et la Bourgogne.

La division de Dijon de la sureté nucléaire vient de présenter son bilan annuel à la suite de 33 inspections dans les deux régions. Cette autorité administrative indépendante est chargée du contrôle de l’ensemble des activités liées à l’utilisation des rayonnements ionisants, afin de protéger les opérateurs, les patients, le public et l’environnement contre les risques associés.

Ce champ couvre non seulement les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires de base, mais aussi les activités médicales, de recherche et industrielles non spécifiquement nucléaires. C’est ce qu’on appelle le « nucléaire de proximité ».

Il n’y a pas de centrale nucléaire, mais le travail ne manque pas en Bourgogne Franche-Comté puisqu’il porte sur 8 services de radiothérapie, 13 services de médecine nucléaire, 51 plateaux chirurgicaux, 41 services de scanographie, 310 établissements industriels et de recherche, ainsi que 1800 appareils de radiodiagnostic médical et dentaire.

En 2010, huit événements significatifs ont été déclarés en radiothérapie dont cinq incidents mineurs, sans conséquences pour les patients. Les enquêtes montrent un déficit de prise en compte de la radioprotection des patients et des opérateurs, une forte disparité dans les matériels utilisés et un manque d’investissement en radiophysique médicale. 7600 malades ont été traités dans les deux régions par radiothérapie en 2010 avec un taux de guérison de 80%. « La méthode est pleinement justifiée », relève la ASN, mais elle doit être strictement encadrée.

Les inspecteurs préconisent l’optimisation des doses délivrées aux patients et une meilleure surveillance dosimétrique. En matière d’imagerie médicale (scanner) dont l’utilisation est en forte augmentation, « la maîtrise de la progression des doses est une nécessité », avertit également l’ASN en invitant à une sensibilisation de professions de santé.

A noter qu’en Franche-Comté, l’ASN a supervisé l’opération d’assainissement d’un ancien site horloger à Charquemont. Pour la fabrication des aiguilles et des cadrans, l’industrie horlogère a utilisé des revêtements à base de radioéléments présentant des propriétés photoluminescentes.

 

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