Né en 1945, Robert Cahen s’est adapté aux évolutions des arts. De l’image fixe, il passe à l’image mobile, de l’analogique, il passe au numérique. Robert Cahen est un pionnier dans le domaine de l’art vidéo, né en 1963. Dès les années 1970, le vidéaste travaille à "mettre en espace (son) image".
Robert Cahen a souhaité explorer le temps sous toutes ses formes. La reflexion sur la temporalité se manifeste dans les trois oeuvres qui composent l’exposition Temps contre Temps.
Trois installations vidéos sur la temporalité
La projection verticale intitulée Traverse (2002), invite le spectateur à prendre le temps afin de discerner les personnages enveloppés dans des nappes de brouillard qui habillent la toile. Robert Cahen joue sur la succession d’apparitions et de disparitions d’enfants, hommes ou femmes. L’artiste définit son oeuvre comme «l’apparition lente d’êtres traversant l’espace où le temps est mis à l’épreuve».
Le Maître du temps (2011) met en scène le compositeur Pierre Boulez qui dirige Mémoriale, pièce composée en 1985 en mémoire au flûtiste Lawrence Beauregard. Robert Cahen met en lumière la gestuelle de Pierre Boulez qui a fait la notoriété du chef d’orchestre. Celui-ci est filmé en pied, de face et de dos et projeté à taille humaine.
Temps contre temps (2014) est la rencontre de deux oeuvres d’artistes exposées au Musée Georges Pompidou à Paris. Le vidéaste mêle l’Indestructible Objet de Man Ray (1923-1959) et l’Infiltration homogène pour piano à queue (1966) de Joseph Beuys. L’artiste croise ainsi deux temporalités.
Robert Cahen jongle entre le son et l’image, la musique et le temps, le rythme et le silence.