TGV Marie-Guite Dufay : «La France doit redoubler d’effort pour convaincre Bruxelles»

Dans le cadre de la future politique du réseau transeuropéen de transports, le TGV Rhin-Rhône doit conserver tout sa place. La France est-elle assez combative à Bruxelles ? De retour de la Commission européenne, Marie-Guite Dufay a quelques doutes craignant même que «le chantier entre Belfort et Mulhouse pourrait être arrêté ».

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L’Europe prépare un nouveau document sur le réseau transeuropéen de transport qui doit être bouclé fin mars ou début avril. Il contiendra les nouvelles priorités retenues par la Commission européenne pour les années à venir. Sont particulièrement concernés pour la Franche-Comté, l’Alsace et la Bourgogne la deuxième tranche de la branche-est concernant essentiellement le tronçon Belfort-Mulhouse et la branche-sud entre Dijon et Lyon.
Pour que le TGV Rhin-Rhône reste un projet bien visible, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Franche-Comté, actuellement à la tête de l’Association Trans-Europe TGV Rhin-Rhône Méditerranée, est allée le « vendre » une nouvelle fois à Bruxelles où elle a rencontré récemment le Français Jean-Eric Paquet, directeur des Transports à la Commission européenne. Elle est persuadée « qu’il faut continuer à porter le Rhin-Rhône pour qu’il reste un projet européen ».
« Il faut redoubler d’effort »
Cette rencontre bruxelloise a servi de déclic à la présidente du conseil régional qui a cru comprendre que la France ne portait pas assez haut le dossier au niveau européen, alors que les projets qui seront retenus doivent « fortement être soutenus par les Etats concernés ».
« M. Paquet pense que le dossier doit être défendu. Il nous a invités à redoubler d’effort et de lobbying. Il est vrai que je n’ai pas entendu de paroles très fermes et très fortes sur cette question de la part de nos gouvernants ». Selon elle, il faut rester d’autant plus vigilant que le lobby routier reprend du poil de la bête et que des projets de liaisons fluviales refont surface.
C’est la raison pour laquelle elle va rencontrer cette semaine le président de la Région Alsace, Philippe Richert, également ministre des Collectivités territoriales, en compagnie de François Patriat, président de la Région Bourgogne, non sans solliciter un rendez-vous avec Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et des Transports.
En ce qui concerne l’achèvement des deux bouts de la ligne entre Dijon et Mulhouse, il n’y a plus rien à attendre financièrement de l’Europe, qui avait contribué à hauteur de 198 M€ sur les 2,32 milliards d’euros qu’a coûté la première tranche, en précisant bien que c’était pour solde de tout compte.
Signer une convention-relais pour éviter « la jachère »
Au niveau de la branche-est, il convient désormais de se battre, quitte à signer une convention-relais avec RFF (Réseau Ferré de France) et l’Etat, pour que les travaux continuent dès la mise en route du premier tronçon en décembre 2011. Car la mission Lieberman de financement de la deuxième tranche (un milliard d’euros) ne se réunira la première fois qu’en avril, après les cantonales. Marie-Guite Dufay pense que « le chantier entre Belfort et Mulhouse peut être arrêté. On n’a pas débloqué le caractère irréversible de la deuxième tranche de la branche-est. Ce sera le seul chantier TGV en jachère s’il ne se poursuit pas en 2012 ».
En revanche, il n’est pas exclu que l’Europe participe financièrement à la branche-sud. Il est donc absolument nécessaire que celle-ci figure dans le catalogue des priorités européennes, car, relève le dossier de présentation de la région Franche-Comté, « la poursuite de cette politique de réalisation d’infrastructures ferrées est un élément fort du développement des territoires et de leurs cohésion sociale ». 
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