Tramway: une victoire politique pour Jean-Louis Fousseret

La mise en œuvre du projet a été laborieuse, mais c’est avec une large majorité qu’il a été adopté par les élus du Grand Besançon. C’est incontestablement une victoire politique pour Jean-Louis Fousseret, maire de la capitale comtoise et président du Grand Besançon qui regroupe 59 communes et compte 180000 habitants.

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Alors que sa majorité a volé en éclat, son nouveau projet de tramway a tout de même recueilli 104 voix sur 140 délégués communautaires. La défaillance de ses partenaires communistes et écologistes n’a pas eu grande incidence sur le vote intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi et qui, selon le maire, « va engager l’avenir de Besançon sur 50 ans ».

Ce n'est pas la danseuse du maire...

« Il faut donner à notre agglomération un moyen de développement pour que Besançon ne devienne par une ville sous-préfecture. Le tram, ce n’est pas qu’un moyen de transport et ce n’est surtout pas la danseuse du maire », a plaidé le président de l’agglomération bisontine en retoquant scrupuleusement tous les arguments des adversaires de son projet reconfiguré à la suite de l’interdiction de services de l’Etat de faire passer le tramway dans l’hyper-centre de Besançon. Un premier projet desservant la Boucle avait déjà été validé en 2008 par les élus du Grand Besançon.

En six mois, un nouveau projet a été ficelé passant cette fois-ci par les quais avec pour conséquence l'abattage de 45 platanes. «Les arbres ont 120 ans et certains sont malades », a rétorqué Jean-Louis Fousseret en assurant l'auditoire que d'autres arbres seront. Les écologistes ont mis en avant bien d'autres éléments pour faire passer le tram par la Boucle malgré l'opposition de l'Etat, selon eux, contournable. Ils évoquaient notamment le fait que la solution par les quais ne diminuait que de moitié la circulation des bus dans l'hyper-centre. Eric Alauzet, pour Les Verts, faisant pourtant partie de la majorité, s'est dit « déçu, inquiet, troublé et malheureux ».

Les communistes et le Modem (deux élus dont l'un a voté pour) ont prôné un système de bus à haut niveau de service (BHNS) et ont mis en garde contre les inévitables dérives financières. Jean-Louis Fousseret a juré craché que l'enveloppe de 228 M€ sera tenue avec une marge de +ou-5%, étant entendu par ailleurs que la principale source de financement relevait du versement-transports des entreprises publiques et privées de plus de 10 salariés. « Aucune ville ne regrette la mise en place d'un tramway. Il faut voir l'avenir », a assuré le président de l'agglomération tout en avertissant que « ce sera compliqué » au niveau des travaux.

Le Grand Besançon est trop petit...

« C'est une fausse bonne idée, le Grand Besançon est trop petit pour un tramway », a estimé Jean Rosselot pour le compte de l'UMP dont la position a fluctué sur le sujet. « Vous voulez vous refaire une santé politique parce que vous pensez que le projet est impopulaire », a lancé Jean-Louis Fousseret à l'intention des opposants.

Il semblerait effectivement que le projet et son coût commençaient à inquiéter certains habitants du Grand Besançon, même si l'opération figurait dans le programme du candidat Fousseret qui a été élu dès le premier tour en 2008. Le doute commençait à s'installer d'où l'annonce au dernier moment de deux éléments complémentaires de taille: une ligne de bus en site propre de la gare Viotte au campus universitaire de La Bouloie et le rajout d'un encorbellement sur le Doubs permettant le passage des piétons et des cyclistes.

Le vote, acquis à une très large majorité avec seulement 26 voix contre sur 140 délégués, constitue dès lors une démonstration de force du maire qui a mouillé sa chemise pour convaincre les délégués de la périphérie et pallier ainsi les défaillances de ses alliés.

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