Un musulman agressé pour avoir fêté Noël à Belfort : trois personnes entendues

Trois hommes ont été entendus pour avoir frappé à Belfort un homme de confession musulmane et fils de policiers après qu’il a publié sur les réseaux sociaux des photos de son repas de Noël, a-t-on appris dimanche 27 décembre 2020 de source policière.

image d'illustration © D.Poirier

Deux de ces personnes étaient toujours dimanche soir en garde à vue tandis que la troisième, l'auteur du message à l'origine de la violence, qui s'était présenté de lui-même dès vendredi soir au commissariat de Belfort, a été remis en liberté.

La victime, âgée de 20 ans, s'est vu délivrer une interruption temporaire de travail (ITT) de 4 jours après cette agression par quatre personnes. Le beau-père du jeune homme est policier à Belfort, sa mère est également policière, affectée au commissariat de Mulhouse.

"Sale fils de blanc, fils de serpent, fils de policiers..."

Il a reçu un message menaçant émanant d'une de ses connaissances après qu'il a publié une photo de son réveillon de Noël sur le réseau social Snapchat. "Sale fils de blanc, fils de serpent, fils de policiers... Je vais te montrer ce qu'est un vrai rebeu" (arabe en verlan), était-il écrit. Le jeune homme a expliqué aux enquêteurs avoir voulu aller voir l'auteur du message avec deux de ses camarades, pour comprendre, selon lui. Mais il
n'était "pas question" pour lui de se battre et surtout pas de se "retrouver au sol frappé par plusieurs personnes", a-t-on précisé de même source.

Toutefois, les trois suspects qui se sont présentés d'eux-mêmes vendredi et samedi au commissariat de Belfort ont maintenu une autre version. Ils ont parlé de violences réciproques et de provocation de la part de celui qui se dit victime. Dimanche, à l'image du président des Hauts de France Xavier Bertrand, plusieurs élus ont dénoncé sur Twitter cette agression au cours de laquelle "un fils de policier, musulman" a été "lâchement tabassé pour avoir fêté Noël".

"Pas de place pour le séparatisme dans notre pays"

"Face à tous ceux qui s'en prennent à notre mode de vie, à ce que nous sommes et qui veulent nous imposer leur idéologie, la réponse, tout d'abord pénale, doit être forte", a écrit M. Bertrand. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait lui réagi dès samedi soir : "Un jeune homme agressé parce qu'il aurait fêté Noël et ne serait pas un +bon arabe+. Circonstance +aggravante+: être fils de policiers. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d'où qu'il vienne", avait-il écrit sur Twitter.

(AFP)

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