Un troisième confinement inéluctable ?

Semaine cruciale •

« Il faudra probablement aller vers un confinement » dont les conditions relèvent d’une « décision politique », pour faire face aux variants du coronavirus qui « changent complètement la donne » sanitaire en France, a déclaré dimanche le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy. L’Élysée a fait savoir dimanche soir que la décision serait prise mercredi en fonction des chiffres et des dernières données sur les différents variants.

Adresse aux Français d'Emmanuel Macron à la télévision © D Poirier

Covid-19 : Delfraissy plaide pour un reconfinement face aux variants

"Il y a urgence", a martelé M. Delfraissy : "Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique", a-t-il ajouté.

"On est le pays d'Europe actuellement, avec l'Italie, dans la meilleure situation sanitaire", a-t-il relevé. Mais "c'est une fausse sécurité, la situation ne va pas pouvoir perdurer" à cause des variants qui se répandent, a-t-il poursuivi.

"Alors qu'on est dans une situation apparemment relativement stable, si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays (européens), dès la mi-mars", a-t-il prévenu.

Dans ce contexte, le confinement doit-il être strict comme au printemps 2020, ou doit-on permettre de laisser par exemple les écoles ouvertes comme en novembre ? "C'est une décision éminemment politique", a renvoyé le président du Conseil scientifique, qui guide les choix de l'exécutif.

Le JDD a annoncé une prise de parole d’Emmanuel Macron dès mercredi soir, ainsi qu’un conseil de défense le même jour pour décider d'un troisième confinement dès la fin de la semaine.

L’Élysée a affirmé dimanche soir que rien n’est décidé pour le moment et que le Président de la République attend bien des éléments sur l'évolution de l'épidémie. Si le couvre-feu généralisé à 18h a produit ses effets, l'option d'un reconfinement ne serait plus sur table. Sinon, des mesures seront prises rapidement.

Jean-François Delfraissy  a avancé l'idée de regrouper ou d'allonger les vacances scolaires de février pour "se retrouver dans des meilleures conditions pour début mars pour rouvrir les écoles".

Revenant sur les projections de vaccination, M. Delfraissy "ne partage pas" la conviction du gouvernement que l'ensemble de la population pourrait être vaccinée d'ici l'été.

"La capacité vaccinale est limitée", a-t-il déclaré, parce que "l'industrie pharmaceutique (ne parvient pas) à fournir de façon massive" les doses de vaccin. "De février à fin avril (...), on a une course entre arrivée du variant et vaccination", a-t-il synthétisé.

"Irrémédiable" (Karine Lacombe)

"Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c'est dans quel délai", a renchéri Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Antoine, dans Le grand jury sur RTL/Le Figaro/LCI. Plusieurs indicateurs montrent que "nous arrivons à un seuil de saturation du système hospitalier".

Éventuel reconfinement: "tous les scenarii sur la table" (Attal)

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué dimanche que face à la montée de nombre de cas de Covid-19, aucune décision n'avait encore été prise sur un éventuel reconfinement, mais que "tous les scenarii sont sur la table".

"On avait défini notre capacité à contrôler pleinement l'épidémie dès lors qu'il y aurait 5.000 cas par jour en moyenne, on est aujourd'hui à 20.000", a indiqué M. Attal lors de l'émission de France 3 Dimanche en Politique.

Interrogé sur la possibilité d'un nouveau confinement, le porte-parole du gouvernement a assuré: "il n'y a pas de décision prise, et les prochains jours seront décisifs", mais "par principe, tous les scenarii sont sur la table".

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