Une ressortissante du Burkina-Faso a pu voter à la présidentielle

Une jeune femme de nationalité burkinabè, qui vit en Lorraine depuis 15 ans mais qui a échoué à se faire naturaliser française, a pu voter au premier tour de l’élection présidentielle car elle a reçu une carte d’électeur.

Bérénice Ouadraogo-Petit, 20 ans, a voté le 22 avril à Hadol, une petite commune des Vosges où elle vit depuis l'âge de 5 ans et où on ne lui a pas demandé de papiers d'identité. La mairie de la commune a confirmé l'affirmation de la jeune femme.

"Ma carte d'électeur a suffi, car tout le monde me connaît dans le village. L'année dernière, pour les cantonales, j'avais déjà reçu une carte, mais je n'avais pas osé voter. Cette fois-ci, au vu de la situation ubuesque dans laquelle je me trouve, j'ai décidé de le faire", a expliqué la jeune femme.

Mlle Ouedraogo-Petit, née à Gaoua, au Burkina-Faso en 1991, a fait l'objet d'une adoption simple cinq ans plus tard par un couple de Français.

"En 1999, mes parents adoptifs ont fait une demande d'adoption plénière pour que je puisse devenir française. Mais mon père biologique, burkinabè, a refusé", a-t-elle indiqué.

A sa majorité, la jeune femme, étudiante à la faculté de lettres de Nancy, a entamé une procédure pour être naturalisée, mais l'administration n’a pas statué, arguant du "caractère incomplet de (sa) situation professionnelle", dans une décision de juin 2011.

"Pourtant, j'ai fait ma +Journée d'appel de préparation à la Défense+, en présentant mes papiers burkinabès. De même, j'ai pu faire un stage dans l'armée française, dans l'espoir de devenir réserviste", a expliqué Mlle Ouedraogo-Petit, qui pointe en revanche les difficultés pour passer le permis de conduire ou renouveler sa carte de séjour.

"Je vis en France depuis 15 ans, je ne suis jamais retournée au Burkina-Faso, cette situation est incroyable! A chaque fois que je vais à la préfecture, je me sens humiliée", a déploré la jeune femme, qui a l'intention d'aller à nouveau voter dimanche prochain.

La préfecture des Vosges n'a pu donner d'explications sur la situation mercredi après-midi.

(source: AFP)

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