Variants Covid-19 : l’Europe appelée à serrer la vis

Le point complet • L’Europe doit se préparer à des mesures encore plus sévères face à la progression des nouveaux variants du coronavirus, avertissent jeudi les autorités sanitaires, au moment les 27 se réunissent pour définir une réponse commune à cette crise.

©Alexane Alfaro ©

 Face aux nouveaux variants, l'Europe est avertie. "Le message essentiel est de se préparer à une escalade rapide de la rigueur des mesures (pour contrer le virus) dans les semaines à venir afin de préserver les capacités de soins, ainsi que d'accélérer les campagnes de vaccination", a prévenu l'agence européenne chargée des épidémies, basée à Stockholm.

Aux yeux des autorités sanitaires et de nombreux médecins, le contexte est rendu toujours très fragile par la menace des variants du Covid-19, dont le "VOC 202012/01" plus contagieux, qui a submergé le système hospitalier au Royaume-Uni, où 1.820 décès supplémentaires ont été enregistrés mercredi (93.290 morts au total), un nouveau record quotidien.

"Au 20 janvier 2021, 131 cas d’infections au variant VOC 202012/01 (Royaume-Uni) et 10 cas d’infections au variant 501Y.V2 (Afrique du Sud) ont été rapportés en France", a indiqué jeudi soir Santé Publique France, jugeant "l'accélération du déploiement de la campagne de vaccination (...) primordiale".

La menace d'un troisième confinement plane toujours

Si la situation empirait, notamment avec un développement du "variant anglais" du virus, nettement plus contagieux, "nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures, ça peut aller jusqu'à un confinement si la situation devait l'exiger", a répété le ministre de la Santé Olivier Véran au "20 heures" de TF1.

Mais "nous n'en sommes pas là aujourd'hui", a assuré le ministre, souhaitant "donner sa chance de fonctionner" au couvre feu désormais avancé à 18 heures sur tout le territoire et qui a permis une baisse de l'incidence épidémique dans les 15 départements où la mesure a été appliquée dès début janvier.

Face aux variants, il a recommandé de ne plus utiliser de masques faits maison.

Olivier Véran a également défendu la campagne de vaccination, élargie en début de semaine à tous les plus de 75 ans, et qui a connu beaucoup de difficultés. Après les sites internet et lignes d'appel téléphonique saturés pour les prises de rendez-vous, plusieurs régions ont enregistré des déprogrammations de vaccinations, parfois jusqu'en mars, faute d'un approvisionnement suffisant.

Et ailleurs ?

Signe de l'inquiétude que provoque la propagation du variant anglais: le parlement néerlandais a approuvé jeudi soir un couvre-feu nocturne (à 21H00), et le Portugal va fermer ses écoles, crèches et universités pendant 15 jours. La région de Madrid se plaint de manquer de doses de vaccin et a annoncé jeudi suspendre temporairement la vaccination du personnel soignant.

Les États-Unis cherchent aussi à se protéger davantage : ils imposeront désormais une quarantaine à toute personne arrivant par avion. Leur nouveau président Joe Biden a également annoncé que les voyageurs devraient présenter un test de dépistage négatif.

Il a promis jeudi une mobilisation comme "en temps de guerre" face au Covid-19 et dénoncé le "terrible échec" de la distribution des vaccins.

Il avait auparavant contribué à relancer la réponse internationale à cette pandémie en s'engageant à ce que les États-Unis remplissent leurs obligations financières envers l'OMS, qu'ils ont réintégrée.

La Chine a de son côté procédé jeudi à l'évacuation d'un quartier résidentiel du centre de Shanghai, après la découverte d'au moins trois cas de Covid-19, les premiers signalés dans la gigantesque métropole chinoise depuis début novembre.

Les autorités chinoises avaient fait état mercredi de premiers cas à Pékin liés au variant anglais, et annoncé le confinement strict de cinq quartiers de la banlieue sud de la capitale chinoise.

Au Liban, le confinement strict a été prolongé de deux semaines. "Selon les critères de l'OMS, le Liban est actuellement au niveau 4: une épidémie incontrôlée, avec des capacités supplémentaires limitées pour le système de santé", a tweeté Firass Abiad, directeur du principal hôpital public mobilisé dans la lutte contre le coronavirus.

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