Vers un euro numérique à l’horizon 2030… avec Jean-Luc Mesure de la Banque de France du Doubs

Le projet est en phase de préparation technique et juridique. Pendant deux ans, il va faire l’objet d’un débat européen. S’il est approuvé, il pourrait voir le jour à l’horizon 2030…. Quels sont les enjeux ? C’est en faisant salle comble mardi 23 janvier 2024 à l’université de Franche-Comté que Jean-Luc Mesure, directeur départemental du Doubs à la Banque de France, a répondu à la question, en compagnie de Clément Delaneau, ingénieur Blockchain.

© Hélène Loget

Pourquoi créer un euro numérique ? "Je pense que cela ne vous a pas échappé que le monde se numérise", explique Jean-Luc Mesure en levant un billet de 5 euros devant l’assemblée constituée d’étudiants en master, licence, mais également de chefs d’entreprises et de professeurs. "Cela sert à faire plein de choses et mais dans un monde numérique et digital, ça ne passe pas. C’est une donnée physique. Parfois, c’est pourtant mieux que ça", affirme le directeur en montrant cette fois-ci une carte bancaire.

Pourquoi ? "Le billet est pratique et facile lorsque que l’on veut acheter une glace sur la plage. C’est universel. Il coûte 5 euros pile, mais la carte, elle, n’est pas forcément gratuite, ni confidentielle", précise Jean-Luc Mesure qui questionne :

"Est-ce que l’on veut continuer d’être souverain de notre monnaie ? Est-ce que l’on veut continuer d’avoir un moyen de paiement confidentiel, anonyme et sécurisé ?"

"Renforcer la souveraineté" dans un espace protégé

La création d’un euro numérique a plusieurs objectifs pour la Banque de France. Face à une baisse de l’utilisation des billets de banque, cette dernière veut "renforcer la souveraineté", nous indique-t-on.

Le tout se fera dans un espace entièrement sécurisé et confidentiel, notamment grâce à l’utilisation du système Blockchain (chaîne de blocs), un procédé expliqué lors de la conférence par Clément Delaneau, ingénieur Blockchain. Afin de faire face à d’éventuelles attaques, "chaque bloc a une référence du bloc précédent", indique-t-il. Le piratage devient donc compliqué, voire impossible : "plus le bloc est ancien, plus il est sécurisé", affirme l’expert.

Cette technologie de stockage et de transmission de l’information transparente, sécurité et distribuée sur un réseau pair à pair (P2P) sans organisme de contrôle. Elle permet, en autres, "le transfert sécurisé de valeur entre internautes sans avoir recours à un tiers de confiance", précise la Banque de France.

Cet euro virtuel pourra à terme (s’il est validé au niveau européen) être utilisé aussi bien par des professionnels que des particuliers afin d’accompagner la digitalisation de l’économie.

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