Villars-les-Blamont aime tous les présidents de la République

La petite commune de 450 habitants nichée à 500 mètres de la Suisse et à 25 km de Montbéliard est l’une des très rares municipalités à faire honneur à tous les présidents de la République. Ils sont tous affichés à l’un des murs de la mairie.

De Louis Napoléon Bonaparte à Jacques Chirac, tous les présidents sont sagement alignés au mur, soigneusement encadrés. Nicolas Sarkozy trône encore au milieu de la salle du conseil municipal.

« Ça vient assez vite, il faut environ un mois pour recevoir le portrait du nouveau », raconte Joseph Poupenez, ancien maire qui fête ses 84 ans ce 10 mai. C’est lui qui dans les années 70 a décidé de « ressusciter » les portraits de tous les présidents de la République qui « trainaient dans le grenier de la mairie dans des caisses ». « Pétain doit encore trainer par-là, mais il n’a pas été président… », précise malicieusement celui qui a été maire du village de 1959 à 1989.

Jean-Pierre Brandelet, maire depuis 2001, a évidemment continué cette tradition républicaine qui fait la fierté de Villars-les-Blamont imitée, parait-il, que par deux autres communes françaises. « Ils font partie de notre patrimoine. Les gens y sont habitués », constate simplement le maire.

Le seul portrait manquant était celui de Louis Napoléon Bonaparte. Qu’à cela ne tienne, une reproduction du neveu de Napoléon fait l’affaire. Depuis le président Auriol, les portraits sont livrés sans cadre. « Il n’y a pas de petites économies », relève Jean-Pierre Brandelet, par ailleurs professeur de math à la retraite dans quelques semaines.

Avec son prédécesseur « Joseph », ancien charpentier puis menuisier, il aura tout le loisir de confectionner un cadre pour le 24e président de la série qui prendra place au milieu de la salle, tandis que Nicolas Sarkozy rejoindra Jacques Chirac et tous les autres.

A Villars-les-Blamont, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête avec 140 voix contre 124 à François Hollande. On attend la photo de ce dernier avec impatience quand même… Ici, les maires sont sans étiquette et, surtout, républicains. Et puis, « les Rouges et les Noirs c’est fini depuis belle lurette », note « Joseph ». D’ailleurs depuis 1989, il n’y a qu’une liste à chaque élection municipale.

L’ancien maire est tout de même intrigué par le nombre de voix obtenues par le Front national au premier tour. « Il y en a eu 101, mais je n’ai pas réussi à savoir qui c’était. Vous vous rendez compte 101 ». On sent à travers ce constat que tous les portraits ne seraient pas affichés avec le même enthousiasme…

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