Violentée pour avoir montré ses seins : le père et le frère condamnés à de la prison ferme

Un père de famille turc et son fils ont été condamnés à de la prison ferme jeudi par le tribunal correctionnel de Montbéliard pour avoir battu leur fille et soeur de 17 ans, surprise à envoyer un MMS coquin à son petit ami.

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Les deux hommes, âgés de 53 et 21 ans, ont été condamnés à 18 mois de prison, dont 8 mois ferme pour le père et 6 mois ferme pour son fils. Un deuxième fils, âgé de 19 ans, a écopé de 8 mois de prison avec sursis.

"On ne peut pas, dans notre pays, faire subir des violences à un être humain car il est né femme"

Le procureur Thérèse Brunisso avait requis 18 mois de prison, dont dix mois avec sursis et mise à l'épreuve, à l'encontre des trois hommes, au casier judiciaire vierge, poursuivis pour "violences en réunion". Le père était également poursuivi pour menaces de mort.  "On ne peut pas, dans notre pays, faire subir des violences à un être humain car il est né femme", a souligné Mme Brunisso. "On ne peut pas dans notre pays, au nom de valeurs communautaires, violer la loi de la République", a-t-elle ajouté.

Le 21 octobre dernier à Valentigney (Doubs), la jeune fille de 17 ans avait été violemment battue par son père et ses deux frères, qui avaient découvert qu'elle avait envoyé à son petit ami une photo de sa poitrine, cachée par un soutien-gorge.

Frappée avec une casserole et une fourchette 

Le père avait frappé sa fille avec une casserole et une fourchette, alors qu'elle était tombée au sol sous les coups de pieds et de poing. Il avait menacé de la tuer et de la "découper dans la forêt", selon les témoignages.

La victime avait quitté le domicile familial et s'était réfugiée chez une amie avant de porter plainte. Une interruption temporaire de travail de 15 jours lui avait été délivrée. Pour son avocate, Me Nathalie Rey Demaneuf, la jeune fille "Cosette chez les Thénardier, le souffre-douleur de la famille, la boniche. Il y a une solidarité des mâles, sous l'oeil impuissant de la mère et la soeur aînée", a-t-elle dit.

L'avocate du père de famille, Me Marion Gonete, a estimé pour sa part qu'on essayait de "faire de ce dossier un symbole, qui n'en est pas un".  "Il a commis une erreur, une grave erreur, il l'a reconnue. (...) Il est allé trop loin dans les coups et les menaces. Il faut sanctionner l'excès de la réaction, mais quel père n'aurait pas réagi ?", a-t-elle demandé en conclusion à l'audience.

(Source : AFP)

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