34% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté auraient du mal à nourrir leur famille

L'étude européenne sur l’impact croissant de la crise inflationniste et sanitaire sur l’accès à une alimentation de qualité pour les familles et les enfants ces dernières années a été menée par Kellog Company. Dans celle-ci, il apparait que 34% des habitants de la région ont du mal à nourrir leur famille, c'est 8% de plus que la moyenne nationale.

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L'étude a également pour objectif de mesurer les conséquences de la précarité alimentaire sur les populations, en particulier l’impact sur la réussite scolaire des enfants.

Pour ce faire, Kellogg Company et le cabinet Spark ont interrogé le grand-public et les enseignants en France et dans six autres pays européens pour la seconde fois, après une première édition en 2016.

La précarité alimentaire gagne du terrain en France

Suite à la première édition de 2016, l’étude met en lumière l’aggravation de la précarité alimentaire dans les familles sur les sept dernières années. En effet, les préoccupations autour des budgets alimentaires augmentent significativement dans tous les pays du panel : 30 % des sondés s'en inquiètent aujourd’hui contre seulement 15 % en 2016. 

Encore plus frappant : un quart des interrogés européens a du mal à nourrir son ménage (chiffre identique pour la France) – un chiffre en hausse dans tous les pays sauf l'Italie.

Les personnes aux revenus les plus faibles directement impactées

En France, l’étude montre sans surprise que l‘augmentation du coût de la vie affecte en premier lieu les personnes aux revenus les plus faibles. En effet, alors que la pandémie avait déjà fortement impacté les ménages, un quart des interrogés constate une réduction significative de ses revenus disponibles en lien avec la crise actuelle. Ce chiffre monte à près de 40% pour les personnes aux revenus inférieurs à 20.000 euros par an.

Cela a des conséquences directes sur l’alimentation puisque près d’un Français sur trois est préoccupé par son budget alimentaire et plus d’un quart des ménages a dû changer ses habitudes alimentaires pour des raisons financières (+15% depuis 2016).

La région, particulièrement touchée

Alors que l’étude enregistre une augmentation de la précarité alimentaire partout en France, les habitants de la région Bourgogne-France-Comté semblent encore plus inquiets :

Le petit-déjeuner sacrifié 

15% des répondants ont déclaré ne pas prendre de petit-déjeuner tous les jours (contre 9% en 2016), un phénomène qui touche également près de 20% des enfants (X4 depuis 2016). 

Si la première raison évoquée est le manque d’appétit (60%), la part des personnes qui déclarent ne pas pouvoir se le permettre financièrement a doublé depuis 2016 passant de 4 à 8%. Elle atteint même les 15% chez les personnes aux revenus inférieurs à 20.000€ par an.

Des enfants viennent à l‘école en ayant faim

Afin de comprendre l’impact de la précarité alimentaire sur les comportements scolaires, Kellogg et Spark ont également interrogé un panel d’enseignants. Plus d’un tiers d’entre eux déclare que le phénomène de faim chez les enfants augmente d’année en année. Cette situation participe à creuser significativement les inégalités sociales puisque le manque de nourriture aurait un impact direct sur le progrès scolaire des élèves selon un tiers des enseignants. Ils sont 8 sur 10 à noter que les enfants qui arrivent en ayant faim sont fatigués en classe et ont du mal à se concentrer. Enfin, 2 enseignants sur 5 observent une baisse du moral des élèves due à la faim.

Face à cette situation très préoccupante, les enseignants interrogés tentent de résoudre le problème. Un sur dix déclare même apporter sa propre nourriture pour la donner aux enfants qui n’ont pas assez mangé. Pour autant, l’étude révèle l’augmentation du sentiment de découragement puisque plus de la moitié des répondants se sent impuissante face à cette situation.

Un peu mieux en Bourgogne-Franche-Comté

Dans la région, ils sont 20% à déclarer ne pas petit-déjeuner chaque matin, soit cinq points de plus qu’au niveau national (15%).

Pour autant, cela se répercute moins sur les enfants puisque dans le cadre de l’étude menée auprès des enseignants de la région, 75% des répondants de la région constatent que certains enfants arrivent à l’école en ayant faim contre 85% en France.

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