“37, ils étaient 37”

Près d’une quarantaine de réfugiés est décédée ce dimanche 31 janvier 2016, un sujet d’actualité devenu un marronnier et « qui n’indigne plus personne » selon Jacques Vuillemin, ancien adjoint au maire à Besançon et écrivain, dans sa contribution sur maCommune.info intitulée « 37, ils étaient 37 ».

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"Aujourd'hui, on s'habitue à tout même à l'indiscible. La barbarie, la mort de réfugiés sont devenus des sujets d'information si fréquents que l'on ne s'indigne plus. Certes, on s'émeut un peu et puis on passe à autre chose, on écoute les résultats du foot ou la météo des neiges.

Hier, 37 réfugiés sont morts noyés au large de la Turquie. Information devenue banale. 37 réfugiés noyés qui s'ajoutent aux 200 depuis le début de l'année et aux milliers des années précédentes.

"Réfugiés", un mot bien commode pour cacher la réalité de tragédies humaines , pour masquer avec le voile d' un mot des drames vécus par des hommes, des femmes, des enfants qui fuient la guerre. 

Ces réfugiés sint des êtres humains comme nous, comme nous ils ont un nom et un prénom , comme nous ils ont faim, froid, peur de la guerre. Comme nous, ils veulent sourire à la vie.

Hier, ils étaient 37. Ils n'étaient que 37 diront certains.

37 vies arrachées, 37 sourires éteints pour toujours, 37 destins brisés, 37 volontés de vivre noyées dans l'indifférence génerale.

Combien de vies encore viendront se briser sur le mur de nos égoïsmes nationaux, de nos peurs, de notre indifférence pour que l'Europe enfin cesse de regarder ailleurs."

Jacques Vuillemin

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