L’exposition “Delacroix s’invite chez Courbet” met en lumière une relation méconnue entre les deux artistes

S’ils ne se sont peut-être pas toujours appréciés, Eugéne Delacroix et Gustave Courbet vont tout de même devoir cohabiter durant plusieurs mois. Ou du moins leur art, puisque 60 oeuvres arrivées directement du musée Delacroix de Paris ont emménagé au musée Gustave Courbet d’Ornans. L’occasion rêvée pour le musée doubien d’organiser une exposition sur les deux grands peintres du XIXe siècle jusqu’au 4 février 2024 et une chance pour les Francs-Comtois de pouvoir venir admirer des oeuvres habituellement exposées à Paris. 

© Élodie R.

À Paris, le musée national Eugène Delacroix, rattaché au musée du Louvre, a dû fermer ses portes pour des travaux de rénovation durant l’automne. Une partie de ses collections a donc été déplacée dans un nouvel écrin, celui du musée d'Ornans, ville natale de Gustave Courbet.

Pour Benjamin Fourdral, le directeur du musée d’Ornans, l’enjeu de cette exposition est "de se faire rencontrer nos collections, de parler de leurs spécificités et de leurs diversités" grâce à "des collections qui parlent de ce qu’étaient ces deux géants de la peinture qui ont marqué durablement et profondément l’histoire de la peinture en France". 

Une plongée dans "l'acte créatif des deux artistes"

À la différence des grands musées nationaux, "nos collections explorent vraiment des pans différents de la collection des artistes et explorent finalement leurs complexités et leurs trajectoires". L’exposition permet ainsi de "pénétrer vraiment dans l’acte créatif de ces deux artistes" détaille le directeur du musée. Parmi les oeuvres bien connus de Delacroix et Courbet figurent ainsi des dessins et esquisses et des objets plus insolites comme leurs palettes de peintures respectives.

L’exposition instaure aussi un dialogue inédit qui permet de questionner "la relation méconnue" entre le "vieux lion du romantisme" et le "rude ouvrier" du réalisme poursuit Benjamin Foudral.

Une relation méconnue

Les deux hommes se sont probablement croisés ou ont eu, en tout cas, un duel à distance pendant plusieurs décennies. Courbet ayant choisi Delacroix à la fois "comme modèle et comme contre-modèle" puisque "Delacroix à la fin de sa carrière symbolisait l’institution" envers laquelle le jeune peintre Courbet marquait justement son opposition.

Dans le journal d’Eugène Delacroix publié à titre posthume, Gustave Courbet "revient sur des pages de manière assez significative contrairement à d’autres artistes contemporains" nous rapporte Benjamin Foudral. 

© Élodie R.

"Courbet l’a fortement impressionné" nous révèle Claire Bessède la directrice du musée national d’Eugène Delacroix. L’artiste se positionnait d’ailleurs comme un critique intéressé de Courbet qu’il qualifiait de jeune peintre "révolutionnaire". L’histoire ne nous dit pas si les deux hommes se sont rencontrés, "on ne sait pas, mais il a en tout cas Delacroix a visité l’atelier de Courbet" nous confirme Claire Bessède. 

L’exposition est à découvrir jusqu’au 4 février 2024, avant que le Musée Eugène Delacroix, installé dans le dernier appartement et atelier du peintre rue Furstenberg à Paris, ne rouvre ses portes en mars 2024.

Exposition « Delacroix s'invite chez Courbet"

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