À Besançon, la métamorphose de l’institution Saint-Jean se réalise dans les règles du réemploi des matériaux

À partir de l’automne 2023, les 7.000 m2 de l’ancienne institution Saint-Jean dans le quartier Saint-Claude à Besançon vont vivre une véritable transformation. Réalisé par le groupe immobilier SMCI, le projet baptisé L’Intemporel, est composé d’une partie rénovation et d’une partie construction, le Domaine Hugo, qui donneront une nouvelle vie à l’ensemble. Ce chantier sera le plus important gisement de matériaux de réemploi de Bourgogne Franche-Comté.

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La rénovation du bâtiment de l’institution Saint-Jean s’inscrit dans le cadre du plan de revitalisation ”Action cœur de ville” signé à Besançon en 2018, ville emblématique du dispositif, par Sébastien Lecornu, ministre en charge des collectivités territoriales et de cette volonté d’entretenir de préserver les bâtiments anciens bisontins. 

À ce titre, L’Intemporel, est l’un des plus importants programmes immobiliers de rénovation en France, unique en Franche- Comté à bénéficier de ce dispositif et qui permet à ses investisseurs, dans le cadre d’une acquisition de logements destinés à la location, d’accéder aux avantages du dispositif de défiscalisation dit Denormandie. 

”Rénover autrement”

L’institution Saint-Jean était un foncier qui avait été proposé à la vente il y a 10 ans par la fondation De La Salle, propriétaire des lieux. Il y a environ 2 ans, un nouvel appel à projets avait été lancé que le groupe SMCI a remporté. L’entreprise bisontine a alors tourné sa réflexion vers ”une conception vertueuse et durable” en lien avec les enjeux énergétiques et environnementaux actuels. Il s’agit de ”construire ou rénover autrement” dans l’objectif de réduire les émissions de CO2 avec des bâtiments sobres, durables et modulables. 

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”Des écoles ont en a déjà rénové plusieurs, comme Sainte Ursule, Les Ursulines, des abbayes, on en a également rénové plusieurs telles que Le Carmel, Les Carmes, l’abbaye de La Rochette à Lyon… ce style de construction nous parle”, souligne Fabrice Jeannot, PDG du groupe SMCI. ”C’est une fois de plus la preuve que nos anciens savaient faire des immeubles durables, dans le sens de la durée et de la solidité, et sont à même d’être transformés.”

”On n’hérite pas d’un passé, on le transmet”

En accord avec la Ville de Besançon, SMCI a fait des propositions pour l’emplacement réservé aux modes doux. Il a donc été convenu qu’ils se feraient en continuité de la voie publique de la rue du Souvenir. Cette voie piétonne et cyclable rejoindra notamment le Point du Jour, les Montarmots, etc.

Un parking d’environ 200 places sera entièrement enterré. ”L’objectif étant de mettre en valeur le piéton et de remettre l’humain au centre de l’habitat”, précise Fabrice Jeannot qui explique également que ”nous avons pris la décision de remettre à jour cette belle pierre de chez nous en façade, et y adjoindre des balcons et terrasse en façade qui seront en grande partie végétalisés parce que ça nous semble important de pouvoir apporter aux habitants un espace extérieur, ça fait partie du bien vivre”. Et d’ajouter : ”énergétiquement, ce sera vertueux et on répondra aux normes actuelles comme d’habitude.”

Pour le président du groupe immobilier, on n’hérite pas d’un passé, on le transmet.”

Réemployer et recycler les matériaux : un catalogue pour les particuliers et les entreprises

Le président groupe SMCi nous explique que ”depuis toujours, soit depuis 30 ans, nous faisons des réhabilitations diverses et variées, nous avons toujours fait au mieux pour que ce que nous démolissons ou déconstruisons puissent être réutilisés et c’était toujours très difficile, car réutiliser des matériaux anciens coûtait souvent plus cher que d’acheter du matériel neuf”, se remémore-t-il. ”L’actualité nous a rattrapés et aujourd’hui, certains matériaux sont compliqués à obtenir avec des délais très importants, d’autres sont très chers, donc réutiliser des matériaux existants qu’on déconstruit avec soin a du sens pour nous.”

Suite à une déconstruction ”soigneuse et sélective”, plus de 100 tonnes de matériaux seront alors récupérées et stockés sur le site, induisant une nouvelle économie carbone équivalent à 600 allers-retours Paris - New York en avion… Pour Fabrice Jeannot, ”aujourd’hui, dans notre activité, la rénovation, qui a toujours été dans notre ADN, est vraiment ce qu’on peut appeler un engagement RSE”.

Nombre de ces matériaux seront réutilisés sur le chantier du Domaine Hugo, le restant étant proposé à des associations, professionnels ou particuliers par le biais d’une plateforme digitale présentant dans un catalogue en ligne les matériaux disponibles (par exemple des fenêtres, des portes, du sanitaire, des éléments de couverture ou encore du bois de charpente).

Le Domaine Hugo, 6 constructions neuves

Outre la rénovation d’un bâtiment centenaire viendra s’intégrer six constructions neuves au sein d’un espace jardin : le Domaine Hugo. Ponctué de grands arbres et allées piétonnes, sans la

présence de la voiture qui sera stationnée dans le parking souterrain. Le parti général retenu pour les constructions neuves (appartements du T1 bis au T6 et plus) est celui d’un parc-jardin distribué par un mail-promenade arboré réservé aux modes doux et menant au parc paysager public. Des appartements seront également construits dans la chapelle.

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Un espace commercial d’environ 300 m2 sera possible en rez-de-chaussée du côté de la rue Andrey pouvant accueillir une supérette de quartier.

Fabrice Jeannot conclut : ”nous réhabilitons cet ensemble dans ce qui s’appellera le Domaine Hugo où il y aura, en complément, quelques constructions qui seront en symbiose avec la rénovation et l’extension du lycée. On redonne une certaine orientation à ce beau quartier, d’ailleurs, aujourd’hui, certaines personnes ont déjà manifesté un intérêt certain pour cet ensemble.”

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