Accusé d’avoir tué son codétenu, un Bisontin risque 20 ans de réclusion

Jessy Petit, un Bisontin de 26 ans, est accusé d’avoir tué à mains nues son codétenu le 7 août 2010 au centre de détention de Saint-Mihiel.  Un autre homme se trouve également dans le box des accusés. Michel Bar aurait organisé le règlement de comptes. Six autres détenus sont accusés pour ne pas avoir agi lors de la rixe mortelle. Ouvert ce lundi 8 septembre 2014 devant les assises de Meurthe-et-Moselle, ce procès « sensible »a été dépaysé de Bar-le-Duc à Nancy pour des raisons de sécurité. Il doit durer une dizaine de jours…

© Alexane Alfaro

Les deux détenus, âgés de 26 et 41 ans, sont dans le box des accusés. Six autres détenus sont accusés de s'être volontairement abstenus d'agir lors de la bagarre, qui s'était déroulée le 7 août 2010 à l'issue d'une promenade, dans un escalier de la prison à l'abri des caméras de surveillance et des regards des personnels pénitentiaires. L'un d'entre eux, qui comparaissait libre, ne s'est pas présenté à l'audience et sera jugé par défaut.

L'organisateur présumé du règlement de comptes, Michel Bar, en récidive légale, encourt la perpétuité.  Âgé de 26 ans, Jessy Petit reconnaît les coups, mais il affirme ne pas avoir eu l'intention de tuer. Ce Bisontin d'origine encourt une peine de 20 années de réclusion criminelle.  Le 28 septembre 2011 il s'était évadé du centre hospitalier de La Chartreuse après un transfert de la prison de Dijon. Il avait à nouveau été interpellé par la police de Besançon un peu moins d'un mois plus tard le 12 octobre.

La bande des gitans contre "les types de Besançon"

Selon l'accusation, la rivalité entre la "bande des gitans" du troisième étage du centre de détention, dont M. Bar était le meneur, et celle des "types de Besançon" du rez-de-chaussée, avait été exacerbée le jour du drame, lorsqu'une barquette de nourriture avait été lancée par les premiers chez les seconds. 

Des coups de pied au visage 

L'incident avait conduit Michel Bar, incarcéré pour meurtre, à proposer un combat entre l'un des siens, Manolo Braudel, 22 ans, et Jessy Petit, de la bande rivale. Mais le premier a succombé aux coups de son ennemi, les médecins légistes ayant relevé "de nombreux traumatismes crâniens" consécutifs à des coups de pieds assénés au visage.

"Il s'agissait d'un règlement de comptes sous forme de guet-apens" organisé par Michel Bar, avait ensuite expliqué Jessy Petit, qui a toujours reconnu les coups. Michel Bar, en revanche, a constamment réfuté avoir été à l'initiative de l'organisation de la bagarre, bien que plusieurs codétenus l'aient décrit comme "le chef" qui a donné les instructions avant et pendant le drame.

Trois années d'enquête 

Au terme de plus de trois ans d'enquête, les magistrats ont décidé de le renvoyer pour complicité avec préméditation, tout en excluant toute responsabilité de l'institution pénitentiaire.

"Ce procès va être une mise en lumière des gros problèmes qu'on peut trouver en détention, où l'on laisse se créer des clans entre détenus, et donc une insécurité permanente", a estimé l'avocat de Michel Bar, Me Frédéric Berna. "À quel niveau l'administration pénitentiaire ne pourrait-elle pas avoir les moyens de prévenir cette forme d'incidents?" a-t-il interrogé.

 (avec AFP)

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