Affaire Bœuf : Le Pays, Marie-Guite Dufay et Joseph Parrenin relaxés

Le tribunal correctionnel de Besançon a accordé une relaxe générale dans l’affaire de diffamation opposant Jean-Luc Bœuf au quotidien Le Pays, à la présidente de la Région et à son vice-président.

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L’ancien directeur général des services de la Région de 2004 à 2008, qui réclamait 15 000 € de dommages et intérêts, avait poursuivi Jean-Dominique Pretet, directeur de la publication de L’Alsace-Le Pays pour diffamation publique et Marie-Guite Dufay et Joseph Parrenin pour complicité de diffamation publique. Le tribunal a relaxé les trois parties, débouté Jean-Louis Bœuf de ses prétentions tout en le condamnant à verser un euro de dommage et intérêt à la présidente du conseil régional et un euro au vice-président.
 
Le juge a estimé qu’il n’y avait pas d’éléments constitutifs de la diffamation car le journal avait fidèlement retranscrit les propos des uns et des autres avec toute la prudence nécessaire, utilisant au passage des formules interrogatives. Comme le directeur de la publication du Pays était poursuivi comme auteur principal de l’infraction - que le tribunal n’a pas retenue -, les deux politiques poursuivis pour complicité de diffamation n’ont pas pu, selon le tribunal, commettre d’infraction.
 
Pourtant, l’avocat du plaignant avait considéré lors du procès que « M. Boeuf avait subi une véritable campagne de dénigrement de la part de Mme Dufay » en affirmant en séance publique du conseil régional que l’ancien directeur avait engagé des frais de déplacement non justifiés dont le remboursement allait lui être réclamé.
 
Propos repris dans les colonnes du Pays en octobre 2008 lorsque l’opposition de droite avait demandé des comptes à Marie-Guite Dufay sur les « agissements » de Jean-Luc Bœuf, puis à nouveau en juin 2009 lorsque l’affaire a été remise sur le tapis par l’UMP qui évoquait des dépenses injustifiées de l’ordre de 2 M€. Un chiffre exagéré que la présidente PS avait d’ailleurs récusé.
 
Ce débat intervenait à la suite d’un rapport de la Chambre régionale des comptes qui avait mis en évidence une gestion quelque peu dispendieuse de la part du directeur général des services. Les arguments développés par son avocat selon lesquels son action n’avait pas donné lieu à des poursuites ou que ses frais avaient été validés dans les règles de l’art n’ont donc pas convaincu le tribunal. Pas plus d’ailleurs que l’évocation d’un éventuel préjudice moral subi dans sa carrière ultérieure ou par rapport à sa famille.
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